L'art de la clinique. Les fondements de la clinique psychanalytique

Freymann Jean-Richard - Ritter Marcel

ERES

La psychanalyse face à la psychiatrieEntretien avec Michel Patris«Il n'y a pas de transfert psychotique»J.-R. Freymann: Cette citation est issue non seulement d'ouvrages de psychiatrie, mais aussi de livres de psychanalyse. Que dit-on quand on affirme: «Il n'y a pas de transfert psychotique»? Le contenu latent à cette interrogation serait: de quel bois est fait le transfert? Si nous abordons les choses de la sorte, c'est que nous en sommes arrivés à l'idée fondamentale que toute clinique (kliné: le lit) ne peut s'aborder que par le biais du transfert. L'histoire de la clinique peut être abordée soit en pensant différentes photographies, soit par une approche structurale, ou encore par une approche nosographique. Posons que la clinique, c'est aussi introduire le discours, ce qui sous-entend la dimension du transfert.Qu'est-ce que le transfert? C'est simplement, au sens de Freud, le passage d'une représentation inconsciente à une représentation préconsciente. A ceci près que le passage n'est pas toujours une conscientisation. La névrose peut être définie par cette capacité d'introduire les transferts. Quand ils se produisent, quand les représentations passent du niveau inconscient au niveau préconscient, on assiste à un certain nombre de transformations; pour le rêve, par exemple, on appelle cela les transformations du rêve, les moyens de figuration du rêve. Passons des transferts au transfert. Le transfert apparaissant alors comme un nouage autour d'un sujet de ces investissements qui sont des transferts. On trouve là un objet à enlacer et sur lequel s'appuyer pour que ces transferts puissent se dérouler.A présenter les choses de la sorte, on aboutit à l'idée que la place dite «du psychanalyste» est une adresse beaucoup plus large que celle d'un partenaire et concerne l'altérité en général. C'est ainsi que Lacan parlait d'une adresse à l'Autre. Alors pourquoi va-t-on transférer sur l'Autre? Est-ce par pure manoeuvre d'amour, par gentillesse, par sympathie, la recherche d'un extérieur? Pire! On transfère sur un autre ce que l'on ne sait pas de ses propres mouvements inconscients. C'est cela le «sujet-supposé-savoir» de Lacan. Ce n'est alors plus une question de personne, mais une instance. Celle-ci correspond au fait que, le conscient ne permettant pas d'appréhender de manière directe les processus inconscients, le Moi plaque sur un autre un savoir qui correspond à ce qui est insu. C'est bien sûr ce savoir que l'on rêverait de s'approprier.Paradoxalement le transfert se radicalise parfois dans le registre des psychoses. Pourquoi? Entre autres parce que la dimension de l'intériorité et de l'extériorité ne se pose pas de la même manière dans l'univers du psychotique. Le transfert n'apparaît plus comme allant d'un intérieur vers l'extérieur, il est «par-tout». C'est un transfert sur les lieux, sur les objets, sur les mots ou les maux. Nous sommes dans une autre topologie.

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EAN
9782749237565
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