Morez, ville industrielle du Jura
Poupard Laurent - Coignoux Michel - Le Foll Typhai
LIEUX DITS
Extrait de l'introduction
Morez est fille du 15e siècle et de l'industrie. Adolphe Rousset ne dit rien d'autre lorsqu'il évoque en 1856, dans son dictionnaire des communes du Jura, «l'industrieuse ville de Morez, ville sans passé, mais fière à juste titre de son présent». Et Audiganne d'insister une dizaine d'années plus tard: «A coup sûr, ce n'est pas ici un lieu de plaisance: peu ou point de blé, peu ou point de légumes, peu ou point de fleurs, peu ou point de fruits. On ne s'installe à demeure à Morez que pour travailler. En donnant à la vie un stimulant et un but, le travail industriel qui alimente ce district le rend en même temps habitable. Le génie du travail règne à Morez en maître absolu; il y a tout créé.»
UN SITE PARTICULIER,
PROPICE AUX ÉTABLISSEMENTS HYDRAULIQUES
Il est vrai qu'en ce lieu, la topographie et le climat s'avèrent plutôt hostiles à l'habitat. Les qualificatifs pleuvent pour ce «vallon sauvage», «désert de sapins géants», dans une «position presque souterraine». Et Lequinio de s'exclamer en 1800: «Comment n'a-t-on pas craint d'aller habiter ce précipice? Comment les hommes n'ont-ils pas redouté qu'un éboulement des montagnes qui le couvrent ne vînt à les engloutir?»
De fait, le site morézien ne laisse pas indifférent. Le voyageur qui, venant de la plaine jurassienne, s'est progressivement élevé en gravissant les marches que constituent les premier et deuxième plateaux calcaires, affronte ensuite la haute chaîne formée de plis parallèles, orientés nord-est - sud-ouest. Les anticlinaux, qui associent sommets arrondis - le plus haut, la Dôle, culmine à 1 677 mètres - et versants raides, peuvent être traversés par des vallées encaissées telle celle de la Bienne, laquelle suit 1"«accident» de Morez: un sillon faille nord-sud dont les versants ne sont pas du même âge géologique. Prenant sa source à moins d'une dizaine de kilomètres de la ville, cette rivière s'écoule du sud vers le nord puis, après sa jonction avec le torrent de l'Évalude, se heurte au massif du bois des Crottes, s'échappe vers l'ouest par un étroit canyon et butte contre le Mont noir, qui la renvoie en direction du sud-ouest. Avec un débit puissant quoique irrégulier, elle profite d'un dénivelé d'une quarantaine de mètres pour un parcours de 2,5 à 3 kilomètres dans la traversée de Morez: de bonnes conditions pour établir des barrages et canaux de dérivation (les «arrivons») conduisant l'eau sur des roues hydrauliques verticales.
Le climat est semi-continental et la zone bien arrosée (de 1 500 à 2 000 millimètres de précipitations par an). L'hiver y est rude (jusqu'à - 30° C dans le Grandvaux voisin); les chutes de neige peuvent s'étaler sur une cinquantaine de jours et tenir au sol deux à trois fois plus longtemps. Située dans la vallée, la ville est moins concernée, bien que la gêne apportée aux transports soit réelle et ait nécessité des réponses adaptées, depuis l'étrave tirée par des chevaux (la «charrue») aux engins automobiles: l'altitude de la commune varie tout de même de 650 à 1 300 mètres et la route franchit les cols de la Savine (991 mètres) au nord, de la Givrine (1 228 mètres) et de la Faucille (1 323 mètres) au sud."
Morez est fille du 15e siècle et de l'industrie. Adolphe Rousset ne dit rien d'autre lorsqu'il évoque en 1856, dans son dictionnaire des communes du Jura, «l'industrieuse ville de Morez, ville sans passé, mais fière à juste titre de son présent». Et Audiganne d'insister une dizaine d'années plus tard: «A coup sûr, ce n'est pas ici un lieu de plaisance: peu ou point de blé, peu ou point de légumes, peu ou point de fleurs, peu ou point de fruits. On ne s'installe à demeure à Morez que pour travailler. En donnant à la vie un stimulant et un but, le travail industriel qui alimente ce district le rend en même temps habitable. Le génie du travail règne à Morez en maître absolu; il y a tout créé.»
UN SITE PARTICULIER,
PROPICE AUX ÉTABLISSEMENTS HYDRAULIQUES
Il est vrai qu'en ce lieu, la topographie et le climat s'avèrent plutôt hostiles à l'habitat. Les qualificatifs pleuvent pour ce «vallon sauvage», «désert de sapins géants», dans une «position presque souterraine». Et Lequinio de s'exclamer en 1800: «Comment n'a-t-on pas craint d'aller habiter ce précipice? Comment les hommes n'ont-ils pas redouté qu'un éboulement des montagnes qui le couvrent ne vînt à les engloutir?»
De fait, le site morézien ne laisse pas indifférent. Le voyageur qui, venant de la plaine jurassienne, s'est progressivement élevé en gravissant les marches que constituent les premier et deuxième plateaux calcaires, affronte ensuite la haute chaîne formée de plis parallèles, orientés nord-est - sud-ouest. Les anticlinaux, qui associent sommets arrondis - le plus haut, la Dôle, culmine à 1 677 mètres - et versants raides, peuvent être traversés par des vallées encaissées telle celle de la Bienne, laquelle suit 1"«accident» de Morez: un sillon faille nord-sud dont les versants ne sont pas du même âge géologique. Prenant sa source à moins d'une dizaine de kilomètres de la ville, cette rivière s'écoule du sud vers le nord puis, après sa jonction avec le torrent de l'Évalude, se heurte au massif du bois des Crottes, s'échappe vers l'ouest par un étroit canyon et butte contre le Mont noir, qui la renvoie en direction du sud-ouest. Avec un débit puissant quoique irrégulier, elle profite d'un dénivelé d'une quarantaine de mètres pour un parcours de 2,5 à 3 kilomètres dans la traversée de Morez: de bonnes conditions pour établir des barrages et canaux de dérivation (les «arrivons») conduisant l'eau sur des roues hydrauliques verticales.
Le climat est semi-continental et la zone bien arrosée (de 1 500 à 2 000 millimètres de précipitations par an). L'hiver y est rude (jusqu'à - 30° C dans le Grandvaux voisin); les chutes de neige peuvent s'étaler sur une cinquantaine de jours et tenir au sol deux à trois fois plus longtemps. Située dans la vallée, la ville est moins concernée, bien que la gêne apportée aux transports soit réelle et ait nécessité des réponses adaptées, depuis l'étrave tirée par des chevaux (la «charrue») aux engins automobiles: l'altitude de la commune varie tout de même de 650 à 1 300 mètres et la route franchit les cols de la Savine (991 mètres) au nord, de la Givrine (1 228 mètres) et de la Faucille (1 323 mètres) au sud."
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EAN
9782914528993
Caractéristiques
EAN | 9782914528993 |
---|---|
Titre | Morez, ville industrielle du Jura |
ISBN | 291452899X |
Auteur | Poupard Laurent - Coignoux Michel - Le Foll Typhai |
Editeur | LIEUX DITS |
Largeur | 245mm |
Poids | 680gr |
Date de parution | 04/05/2011 |
Nombre de pages | 104 |
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