La maison de la mosquée

Vaste demeure séculaire attenante à la mosquée de la ville, la maison des trois cousins, Aga Djan, le riche marchand de tapis et chef du bazar, Alsabéri, l'imam, et Aga Shodja, le muezzin, symbolise l'harmonie de la société persane reposant sur un islam modéré et sur un socle de mythes et de récits millénaires empreints de sagesse. Mais lorsque l'Iran se transforme en un guêpier de valeurs américaines, intégristes et communistes, la maison est bientôt gagnée par ce désordre nouveau. En effet, tout change quand, à la mort d'Alsabéri, son beau-fils Galgal occupe la charge d'imam vacante. Adoptant aussitôt une attitude arrogante, il enferme sa femme, propage un islam intolérant et pousse les fidèles de la mosquée à faire sauter le cinéma de la ville qui doit être inauguré par l'épouse du shah. Puis il devient le bras droit de Khomeyni et contribue à l'implantation du nouveau régime à grand renfort d'exécutions. S'il condamne les dérives du fanatisme, ce roman sur les errements de l'Iran au XXe siècle ne néglige aucune des multiples facettes de ce pays et, à travers d'innombrables personnages, témoigne tout autant d'une société attachée à son histoire, à sa culture, à un islam modéré et sage, une société vivante et moderne. Avec La maison de la mosquée, Kader Abdolah signe une grande fresque romanesque à la fois très politique et d'une force poétique indéniable.
Biographie: Kader Abdolah, né en 1954 en Iran, est physicien de formation. Il a publié deux livres en persan et a travaillé comme journaliste dans un journal d'opposition en Iran avant d'obtenir l'asile politique aux Pays-Bas en 1988. Auteur en néerlandais - sa langue d'adoption - de deux recueils de nouvelles, de plusieurs récits et de cinq romans, dont Les jeunes filles et les partisans (1999), Le voyage des bouteilles vides (2001) et Cunéiforme (2003), tous trois publiés aux Editions Gallimard, Kader Abdolah jouit d'une grande popularité aux Pays-Bas et tient notamment une chronique dans le quotidien De Volkskrant