Chimères N° 81 : Bêt(is)es. Entre Derrida, Deleuze-Guattari et Sloterdijk

Antonioli Manola - Jabre Elias

ERES

Résumé :
La bêtise chez Deleuze et Derrida est le véritable problème de la pensée. Comment peut-on être bête, c'est-à-dire cantonner la pensée à reproduire ce qui est déjà connu, par exemple ? La bêtise est un régime où la pensée se complaît par conformisme au lieu d'exercer son inventivité, au lieu d'obéir aux forces qui la poussent à créer. Mais peut-on éviter d'être bête ? La bêtise protège, elle s'abreuve de savoir pour se complaire dans une image de souveraineté, elle engendre une violence réactive qui préserve le reflet du miroir. Toute décision ou action souveraines ne comporteraient-elles pas inextricablement de la bêtise et de la bestialité ? Se déplaçant sur la multitude des seuils de la langue comme une émanation nocive incontrôlable, la bêtise inquiète et rend les utopies suspectes. Elle laisse planer la menace constante de capacité d'envahissement. Impuissance ? Fatalité ? Comment trouver le fil clinique ou l'espace artistique d'une libération subjective entre ces pavés ? Et si nos démocraties tenaient elles-mêmes sur des pactes anachroniques, produisant des subjectivités qui dénient tout jeu à l'inconscient et donnant libre cours à des forces réactives qui déchaînent la bêtise ? Ce numéro de Chimères empoignera le combat entre la bête humaine et l'animal politique, entre des affects et des raisonnements, entre une souveraineté fondée sur la force et la musique d'un peuple en marche vers une démocratie toujours à venir.

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EAN
9782749239552
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