Chronique des Clifton Tome 1 : Seul l'avenir le dira
Archer Jeffrey - Sarotte Georges-Michel
LGF
Extrait du prologue
Cette histoire n'aurait jamais été contée si je n'étais pas tombée enceinte. Remarquez que j'avais toujours projeté de perdre ma virginité à l'occasion de l'excursion d'entreprise à Weston-super-Mare, mais pas avec cet homme en particulier.
Tout comme moi, Arthur Clifton était né dans Still House Lane. Il fréquentait l'école élémentaire Merrywood. Comme j'avais deux ans de moins que lui, il n'était même pas conscient de mon existence. Toutes les filles de notre quartier avaient le béguin pour lui, et pas seulement parce qu'il était capitaine de l'équipe de football de l'école.
Bien qu'il ne m'ait jamais montré le moindre intérêt tant que nous étions adolescents, les choses ont changé à son retour du front de l'Ouest. Je ne suis même pas certaine qu'il ait su qui j'étais quand il m'a invitée à danser un samedi soir au Palais. À vrai dire, je ne l'ai pas tout de suite reconnu parce qu'il s'était laissé pousser une fine moustache et qu'il s'était lissé les cheveux en arrière comme Ronald Colman. Il n'a pas jeté un seul regard à une autre fille de toute la soirée et, après notre dernière valse, j'ai compris qu'il finirait par me demander en mariage.
Durant tout le trajet du retour il m'a tenu la main, puis, lorsque nous sommes arrivés devant ma porte, il a essayé de m'embrasser. Je me suis détournée. Le révérend Watts ne m'avait-il pas dit, à maintes reprises, que je devais rester pure jusqu'à ma nuit de noces? Et Mlle Monday, notre directrice musicale, m'avait avertie que les hommes ne voulaient qu'une seule chose et que, une fois parvenus à leurs fins, ils ne tardaient pas à se lasser. Je me suis souvent demandé si elle l'avait appris à ses dépens.
Le samedi d'après, Arthur m'a invitée au cinéma pour voir Lillian Gish dans Le Lys brisé, et, même si je l'ai autorisé à passer un bras autour de mes épaules, je ne me suis toujours pas laissé embrasser. Il n'a pas protesté. En fait, Arthur était plutôt timide.
Le samedi suivant, je lui ai bien permis de m'embrasser, mais quand il a tenté de glisser une main dans mon corsage, je l'ai repoussé. Je ne lui ai d'ailleurs pas permis de faire cela avant la demande en mariage, l'achat de la bague et la seconde lecture des bans.
Mon frère Stan m'a dit que j'étais la dernière pucelle connue de ce côté-ci de l'Avon, quoique je devine qu'il en jugeait d'après la plupart de ses conquêtes. Je pensais malgré tout que l'heure était venue. Alors, quelle meilleure occasion que la sortie d'entreprise à Weston-super-Mare en compagnie de l'homme que je devais épouser quelques semaines plus tard?
Or, dès qu'Arthur et que Stan sont descendus du car ils se sont précipités vers le pub le plus proche. Ayant passé le mois à me préparer pour l'événement, quand j'ai mis pied à terre, en bonne éclaireuse, j'étais prête.
Tandis que, plutôt agacée, je marchais vers le front de mer, j'ai senti que quelqu'un me suivait. Tournant la tête, j'ai constaté, à ma grande surprise, que c'était le fils du patron. Il m'a rattrapée et m'a demandé si j'étais seule.
- En effet, ai-je répondu, certaine qu'Arthur en était déjà à sa troisième pinte de bière.
Cette histoire n'aurait jamais été contée si je n'étais pas tombée enceinte. Remarquez que j'avais toujours projeté de perdre ma virginité à l'occasion de l'excursion d'entreprise à Weston-super-Mare, mais pas avec cet homme en particulier.
Tout comme moi, Arthur Clifton était né dans Still House Lane. Il fréquentait l'école élémentaire Merrywood. Comme j'avais deux ans de moins que lui, il n'était même pas conscient de mon existence. Toutes les filles de notre quartier avaient le béguin pour lui, et pas seulement parce qu'il était capitaine de l'équipe de football de l'école.
Bien qu'il ne m'ait jamais montré le moindre intérêt tant que nous étions adolescents, les choses ont changé à son retour du front de l'Ouest. Je ne suis même pas certaine qu'il ait su qui j'étais quand il m'a invitée à danser un samedi soir au Palais. À vrai dire, je ne l'ai pas tout de suite reconnu parce qu'il s'était laissé pousser une fine moustache et qu'il s'était lissé les cheveux en arrière comme Ronald Colman. Il n'a pas jeté un seul regard à une autre fille de toute la soirée et, après notre dernière valse, j'ai compris qu'il finirait par me demander en mariage.
Durant tout le trajet du retour il m'a tenu la main, puis, lorsque nous sommes arrivés devant ma porte, il a essayé de m'embrasser. Je me suis détournée. Le révérend Watts ne m'avait-il pas dit, à maintes reprises, que je devais rester pure jusqu'à ma nuit de noces? Et Mlle Monday, notre directrice musicale, m'avait avertie que les hommes ne voulaient qu'une seule chose et que, une fois parvenus à leurs fins, ils ne tardaient pas à se lasser. Je me suis souvent demandé si elle l'avait appris à ses dépens.
Le samedi d'après, Arthur m'a invitée au cinéma pour voir Lillian Gish dans Le Lys brisé, et, même si je l'ai autorisé à passer un bras autour de mes épaules, je ne me suis toujours pas laissé embrasser. Il n'a pas protesté. En fait, Arthur était plutôt timide.
Le samedi suivant, je lui ai bien permis de m'embrasser, mais quand il a tenté de glisser une main dans mon corsage, je l'ai repoussé. Je ne lui ai d'ailleurs pas permis de faire cela avant la demande en mariage, l'achat de la bague et la seconde lecture des bans.
Mon frère Stan m'a dit que j'étais la dernière pucelle connue de ce côté-ci de l'Avon, quoique je devine qu'il en jugeait d'après la plupart de ses conquêtes. Je pensais malgré tout que l'heure était venue. Alors, quelle meilleure occasion que la sortie d'entreprise à Weston-super-Mare en compagnie de l'homme que je devais épouser quelques semaines plus tard?
Or, dès qu'Arthur et que Stan sont descendus du car ils se sont précipités vers le pub le plus proche. Ayant passé le mois à me préparer pour l'événement, quand j'ai mis pied à terre, en bonne éclaireuse, j'étais prête.
Tandis que, plutôt agacée, je marchais vers le front de mer, j'ai senti que quelqu'un me suivait. Tournant la tête, j'ai constaté, à ma grande surprise, que c'était le fils du patron. Il m'a rattrapée et m'a demandé si j'étais seule.
- En effet, ai-je répondu, certaine qu'Arthur en était déjà à sa troisième pinte de bière.
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EAN
9782253173366
Caractéristiques
EAN | 9782253173366 |
---|---|
Titre | Chronique des Clifton Tome 1 : Seul l'avenir le dira |
Auteur | Archer Jeffrey - Sarotte Georges-Michel |
Editeur | LGF |
Largeur | 110mm |
Poids | 288gr |
Date de parution | 15/05/2013 |
Nombre de pages | 542 |
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