Quelque chose à cacher

Ce pourrait être le début d'un roman policier à la manière de Simenon : par un triste jour de pluie, dans une petite ville des bords de Loire, une jeune femme est retrouvée morte, assassinée. La victime était arrivée le matin même pour s'occuper de la vente de la maison familiale. Elle avait déjeuné avec un ingénieur de la centrale électrique voisine. Cet homme, devenu le suspect n°1 et placé en détention, tente de se pendre dans sa cellule : comment ne pas y voir des aveux ?
Celui qui raconte l'affaire est un curieux personnage, à la fois conservateur et gardien d'un bizarre petit musée local, qui connaît tout le monde : n'est-il pas l'ami d'un des gendarmes enquêteurs ? N'était-il pas, aussi, pour le moins attiré par la victime lorsqu'elle habitait la ville bien des années plus tôt ?
Si l'intrigue semble résolue dès le départ, l'essentiel réside dans cette impression de piétinement, cette lenteur, cette langueur, propres à la province. De la banalité même des lieux, des êtres et de leurs faits et gestes naissent un trouble, une angoisse diffuse, étouffante, pour tout dire criminogène...
Un récit particulièrement subtil, qui donne envie, une fois parvenu à la dernière page, de tout relire pour repérer les indices passés inaperçus à la première lecture.