DISCOURS AU MONDE

BENOIT XVI,

ARTEGE

Extrait de l'introductionLe monde européen et la raison: La contribution du christianisme à travers les discours de Benoît XVI adressés aux élites européennes.Joseph Ratzinger a toujours été un brillant conférencier. Nourries par son érudition universitaire et fécondées par sa réflexion personnelle, ses conférences ont jalonné sa carrière académique et pastorale. Citons, par exemple, celles qu'il tint pendant les intersessions du Concile et exprimant son point de vue sur les travaux en cours, ou celles qu'il donna régulièrement à l'Académie catholique de Bavière sur divers sujets concernant la place de l'Église dans la société des hommes. Tout ceci parmi une quantité d'autres dont la dernière fut certainement celle qu'il prononça le 1er avril 2005 à Subiaco sur saint Benoît et l'Europe, quelques jours avant d'entrer en conclave.Son élection au trône pontifical lui donna d'innover dans une certaine mesure. S'inscrivant dans le sillage de son prédécesseur, il reprit la tradition des voyages apostoliques à l'étranger, leur imprimant cependant sa marque personnelle. C'est ainsi qu'il veilla dans un certain nombre d'entre eux, et plutôt lors de déplacements dans des pays européens, à prendre la parole dans différentes enceintes. On trouvera dans ce petit volume les sept principaux discours prononcés au long du pontificat, devant des «aréopages», terme dont il rappelle quelque part qu'il revêtait à l'origine - en Athènes - une connotation judiciaire, notamment en matière religieuse. C'est surtout en Europe que le Pape prendra ainsi la parole, devant des auditoires à la composition variée, mais où derrière la courtoisie de mise pouvait se dissimuler la tentation de juger a priori une pensée de plus en plus marginalisée, ce que l'Église, par sa bouche, avait à déclarer au monde, un monde par ailleurs tourmenté par les conséquences de sa propre apostasie.Tentation qui se manifesta à plusieurs reprises à travers la réaction des médias et dans certains cas par des actions discourtoises. C'est ainsi que la campagne menée par une poignée d'activistes de l'université romaine de La Sapienza aboutit à l'annulation par le Saint-Siège de la conférence prévue. Ou encore, à Berlin, où un groupe de députés écologistes refusa de siéger dans l'enceinte du parlement pour manifester son hostilité à la venue du Saint-Père et récuser d'emblée toute légitimité au discours de l'Église en matière d'éthique politique.Il est vrai que ce discours avait de quoi indisposer, et plus particulièrement les élites européennes à qui il s'adressait. Benoît XVI n'a jamais fait mystère de l'importance que revêtait à ses yeux l'Europe dans la formation des idées qui mènent le monde et donc aussi dans l'économie du salut. Et il n'a jamais non plus caché la gravité que revêtait à ses yeux la crise intellectuelle qui l'a frappée depuis les commencements de l'ère moderne.S'interrogeant sur la légitimité du discours que l'Église peut adresser au monde contemporain, et en particulier à ses élites, le Souverain Pontife le trouve tout naturellement dans le thème de la raison. La raison que les Lumières ont exaltée pour mieux s'affranchir de la tutelle de la foi, mais la raison aussi qu'elles ont rétrécie à n'être plus qu'un instrument destiné à mesurer ce qui est matériel et donc manipulable, dans une perspective devenue purement pragmatique et utilitariste. Une raison, donc, amputée de ce qui fait sa noblesse, son ouverture sur ce qui dépasse l'homme en tant qu'individu et en tant que nature, la raison ouverte sur l'être en totalité et bien sûr sur Celui qui en est l'origine et la fin. Cette raison que, précisément, l'Église et le monde possèdent en commun car - Benoît XVI y reviendra souvent -, dès l'origine, l'Église fit le choix de la raison philosophique contre la mythologie religieuse, elle intégra la raison dans son propre processus d'autocompréhension.C'est donc le thème de la raison affrontée à la modernité, et confrontée à la crise postmoderne qui réintroduit la question de la foi dans un monde d'abord désenchanté puis dévasté, qui constitue la ligne directrice de ses discours d'allure universitaire adressés à ces «aréopages» aussi bien académiques que politiques. À Ratisbonne (2006), à Rome (2008) et à Prague (2009), ce furent des auditoires universitaires. À Paris (2008), des représentants du monde de la culture et de la politique voisinaient avec des intellectuels, mélange que l'on retrouva à Londres (2010). À New York (2008), devant l'ONU, et à Berlin (2011), devant le Bundestag, ils furent exclusivement politiques.

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EAN
9782360402205
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