L'hynoptisme et la suggestion dans leurs rapports à la médecine légale
Bernheim Hippolyte - Nicolas Serge
L'HARMATTAN
Hippolyte Bernheim (1840-1919), principal représentant de l'Ecole de Nancy, osa s'opposer fermement au cours des années 1880-1890 à la fameuse Ecole de la Salpêtrière dirigée par Jean-Martin Charcot (1825-1893). Après avoir écrit quelques ouvrages majeurs sur le thème de la suggestion et de l'hypnose entre 1884 et 1891, sa doctrine commence peu à peu à supplanter celle de la Salpêtrière. C'est en 1897 qu'a lieu le XIIe Congrès international de médecine au mois d'août à Moscou. Parmi les communications présentées, la présentation de Bernheim éveilla un fort intérêt. Résumant ses thèses, il y montrait que la suggestibilité est une propriété physiologique du cerveau humain, c'est la tendance du cerveau à réaliser toute idée acceptée par lui. Toute idée acceptée est une suggestion. La suggestion peut faire réaliser à quelques personnes des actes criminels, soit par impulsion instinctive, soit par hallucination, soit par perversion du sens moral. La suggestion ne peut détruire un sens moral robuste, ni le créer quand il est absent : elle peut développer les germes bons ou mauvais existants. La suggestion, c'est-à-dire l'idée, d'où qu'elle vienne, s'imposant au cerveau, joue un rôle dans presque tous les crimes. Le libre-arbitre absolu n'existe pas. La responsabilité morale est le plus souvent impossible à apprécier. La société n'a qu'un droit de défense et de prophylaxie sociales. L'éducation doit intervenir pour neutraliser les germes vicieux et opposer aux impulsions natives un contrepoids de suggestions coercitives. C'est la réédition fac-similé de cette conférence publiée en 1897 sous le titre L'hypnotisme et la suggestion que nous proposons ici. Ce livre s'adresse aux psychologues, psychothérapeutes, psychiatres, historiens et étudiants, intéressés par la question de l'hypnose et de la suggestion, et désireux de découvrir cet écrit de Bernheim.