Psychanalyse des arts de l?image
Extrait de l'introduction d'Henriette BESSIS
En évoquant, autour de moi, le thème de notre présent colloque, j'ai été bien souvent agressée ces derniers mois. Ainsi: comment peut-on parler psychanalyse au sujet d'une oeuvre d'art? Cela apportera-t-il quelque chose de plus à l'oeuvre, à l'image? Et puis, de toute façon, quelle sorte d'analyse en faire? Et c'était là que, soudainement, je trouvais ma réponse dans le mot même employé: analyse. En effet, tout historien d'art analyse une oeuvre d'art, et selon son tempérament, il en fait une analyse historique, une analyse formelle, une analyse conceptuelle, une analyse historico-politique, une analyse biographique et psychologique, une analyse sociologique. Alors pourquoi pas une analyse psychanalytique? Au service de l'oeuvre, de l'art, de l'image, cette analyse ne peut que nous la faire mieux comprendre, nous permettre de traverser ce «pont jeté entre les âmes» qu'est l'oeuvre et entrevoir en même temps que tous les problèmes techniques, cette communication de deux inconscients: celui de l'artiste et celui du spectateur à laquelle Delacroix se référait peut-être en évoquant ce pont entre les âmes. Ce pont ou plutôt cette sorte de carrefour où l'oeil du spectateur regarde l'oeuvre et la charge de significations, que peut-être même l'artiste n'a pas cru inclure.
Mais revenons à aujourd'hui. Tout, pour nous est curiosité, intérêt passionné, quand il s'agit de l'oeuvre. Notre propos est de nous centrer sur les arts de l'image (ne dit-on pas que nous appartenons à la civilisation de l'image?) L'image prise dans son sens très large puisqu'elle englobe avec les Arts Plastiques, la Photographie et le Cinéma, deux arts que nous ne pouvons plus négliger car ils possèdent, pour certains, encore plus de présence et de résonnance.
L'image cinématographique ou plastique nous interpelle, nous < parle» de l'artiste qui l'a filmée ou peinte, de ce qu'il a voulu dire, de sa manière de le dire. Des plasticiens ont bien voulu s'associer à nos recherches, Anne Clancier leur donnera l'occasion de formuler certaines de leurs expériences.
Pour ma part, ce que j'aimerais vous donner, très brièvement, très modestement, c'est une sorte de «fil rouge».
En organisant cette décade, Anne Clancier et moi-même avons peut-être orgueilleusement souhaité qu'elle crée un creuset, un espace pour nos recherches, nos interrogations, nos inquiétudes...
Nos éminents participants vont évoquer des personnalités, des oeuvres de peintres principalement; nous allons passer de la préhistoire à l'art contemporain; nous entendrons parler de sexualité, de mysticisme, d'inquiétante étrangeté et peut-être aussi d'étrangeté non-inquiétante; l'on va discuter de concepts, de création, d'imaginaire, d'espace, de vie vécue ou rêvée...
Nous n'oublierons pas le regard, ce regard que pose l'artiste sur le monde dans un but de traductions formelles (consciente et inconsciente) et nous n'oublierons pas aussi ce regard que nous, spectateurs, posons sur son oeuvre sans oublier le plaisir qu'elle nous procure, cette «délectation» dont parlait déjà Alberti.
Il faut toujours une hypothèse de travail, une technique en quelque sorte, tout comme les artistes ont besoin de la technique pour s'exprimer. Aristote disait que si la technique est indispensable, elle ne rend pas compte de deux faits: l'expression et la manière personnelle.
Ces deux dernières conditions sont laissées, comme il se doit, au gré des conférenciers. Quant à la technique de travail, notre dénominateur commun, elle s'appuiera sur les écrits de Freud - et au-delà bien entendu - mais avec autant de prudence que n'en montrait Freud lui-même. Souvenons-nous qu'il se défendait toujours d'être catégorique et usait de tournures telles que: «il semblerait», «ne généralisons pas»,...
Notre désir d'analyse ne se veut pas démagogique. II se veut désir de comprendre et d'aller plus loin s'il se peut, non seulement dans l'univers conscient et inconscient de l'artiste mais aussi dans le nôtre.
En évoquant, autour de moi, le thème de notre présent colloque, j'ai été bien souvent agressée ces derniers mois. Ainsi: comment peut-on parler psychanalyse au sujet d'une oeuvre d'art? Cela apportera-t-il quelque chose de plus à l'oeuvre, à l'image? Et puis, de toute façon, quelle sorte d'analyse en faire? Et c'était là que, soudainement, je trouvais ma réponse dans le mot même employé: analyse. En effet, tout historien d'art analyse une oeuvre d'art, et selon son tempérament, il en fait une analyse historique, une analyse formelle, une analyse conceptuelle, une analyse historico-politique, une analyse biographique et psychologique, une analyse sociologique. Alors pourquoi pas une analyse psychanalytique? Au service de l'oeuvre, de l'art, de l'image, cette analyse ne peut que nous la faire mieux comprendre, nous permettre de traverser ce «pont jeté entre les âmes» qu'est l'oeuvre et entrevoir en même temps que tous les problèmes techniques, cette communication de deux inconscients: celui de l'artiste et celui du spectateur à laquelle Delacroix se référait peut-être en évoquant ce pont entre les âmes. Ce pont ou plutôt cette sorte de carrefour où l'oeil du spectateur regarde l'oeuvre et la charge de significations, que peut-être même l'artiste n'a pas cru inclure.
Mais revenons à aujourd'hui. Tout, pour nous est curiosité, intérêt passionné, quand il s'agit de l'oeuvre. Notre propos est de nous centrer sur les arts de l'image (ne dit-on pas que nous appartenons à la civilisation de l'image?) L'image prise dans son sens très large puisqu'elle englobe avec les Arts Plastiques, la Photographie et le Cinéma, deux arts que nous ne pouvons plus négliger car ils possèdent, pour certains, encore plus de présence et de résonnance.
L'image cinématographique ou plastique nous interpelle, nous < parle» de l'artiste qui l'a filmée ou peinte, de ce qu'il a voulu dire, de sa manière de le dire. Des plasticiens ont bien voulu s'associer à nos recherches, Anne Clancier leur donnera l'occasion de formuler certaines de leurs expériences.
Pour ma part, ce que j'aimerais vous donner, très brièvement, très modestement, c'est une sorte de «fil rouge».
En organisant cette décade, Anne Clancier et moi-même avons peut-être orgueilleusement souhaité qu'elle crée un creuset, un espace pour nos recherches, nos interrogations, nos inquiétudes...
Nos éminents participants vont évoquer des personnalités, des oeuvres de peintres principalement; nous allons passer de la préhistoire à l'art contemporain; nous entendrons parler de sexualité, de mysticisme, d'inquiétante étrangeté et peut-être aussi d'étrangeté non-inquiétante; l'on va discuter de concepts, de création, d'imaginaire, d'espace, de vie vécue ou rêvée...
Nous n'oublierons pas le regard, ce regard que pose l'artiste sur le monde dans un but de traductions formelles (consciente et inconsciente) et nous n'oublierons pas aussi ce regard que nous, spectateurs, posons sur son oeuvre sans oublier le plaisir qu'elle nous procure, cette «délectation» dont parlait déjà Alberti.
Il faut toujours une hypothèse de travail, une technique en quelque sorte, tout comme les artistes ont besoin de la technique pour s'exprimer. Aristote disait que si la technique est indispensable, elle ne rend pas compte de deux faits: l'expression et la manière personnelle.
Ces deux dernières conditions sont laissées, comme il se doit, au gré des conférenciers. Quant à la technique de travail, notre dénominateur commun, elle s'appuiera sur les écrits de Freud - et au-delà bien entendu - mais avec autant de prudence que n'en montrait Freud lui-même. Souvenons-nous qu'il se défendait toujours d'être catégorique et usait de tournures telles que: «il semblerait», «ne généralisons pas»,...
Notre désir d'analyse ne se veut pas démagogique. II se veut désir de comprendre et d'aller plus loin s'il se peut, non seulement dans l'univers conscient et inconscient de l'artiste mais aussi dans le nôtre.
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EAN
9782705683832
Caractéristiques
EAN | 9782705683832 |
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Titre | Psychanalyse des arts de l?image |
Auteur | Bessis Henriette - Clancier Anne |
Editeur | HERMANN |
Largeur | 152mm |
Poids | 410gr |
Date de parution | 13/09/2012 |
Nombre de pages | 274 |
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