Nouveaux mouvements religieux et avenir du christianisme en Afrique. Question sociologique et défi c

Les nouveaux mouvements religieux d'inspiration chrétienne sont un phénomène de société bien connu. Ils ont provoqué une véritable mutation tant sur le plan social qu'ecclésial en Afrique. S'ils annoncent l'Evangile et constituent un lieu à partir duquel peut s'élaborer une réflexion sur le mystère de Dieu et le salut de l'homme, ils ne sont pas pour autant dépourvus d'ambiguïtés. Avec eux, en effet, le christianisme tend à basculer vers une religion du sentiment, de l'émotivité et du fatalisme ; une religion qui n'arrive pas à inscrire sa présence incisive dans la trame de l'histoire des sociétés africaines ou, pire encore, un simple prolongement des religions et des pratiques ancestrales. De plus, avec eux, la foi court le risque d'être ravalée au niveau d'une naïve crédulité et enfermée dans le jeu incontrôlé du sentiment et de l'imagination, ses contenus étant souvent triés et évalués en fonction de critères d'authenticité personnels. Il y a là un défi pour la catéchèse. Face à ce défi, il faut une éducation de la foi engageante et rationalisée, fidèle aux valeurs de plénitude, promotrice de la vie et d'une pastorale de l'intelligence. Pratique contextualisée, la catéchèse doit être le lieu de l'engagement de l'Eglise dans le difficile processus de (re)construction du continent africain et de guérison des divisions entre les filles et fils de l'Afrique.