Les jeunes dans les relations transnationales. L'Office franco-allemand pour la Jeunesse 1963-2008,
Bock Hans Manfred - Defrance Corine - Krebs Gilber
SORBONNE PSN
Extrait de l'introduction:
Depuis les années 1990, les relations culturelles et sociétales entre la France et l'Allemagne sont devenues un domaine de prédilection de la recherche scientifique. Les études se sont d'abord concentrées sur l'entre-deux-guerres et l'immédiat après Seconde Guerre mondiale (1945-1949). Longtemps, la connaissance de ce niveau de relations trans-sociétales au fil des évolutions de la République fédérale d'Allemagne et de la IVe puis de la Ve République en France a surtout reposé sur des études qui étaient en réalité le témoignage de contemporains plus qu'elles ne se fondaient sur des recherches systématiques. L'Office franco-allemand pour la Jeunesse, des années durant, n'a guère fait l'objet de travaux scientifiques reposant sur l'exploitation des sources. Pourtant le sujet l'aurait mérité, car d'une part la fondation de l'OFAJ avait été précédée de longue date - de 1945 à 1963 - par des initiatives privées, nées dans la société civile pour contribuer à l'entente et au rapprochement franco-allemand; d'autre part, le traité de l'Elysée du 22 janvier 1963 avait marqué une inflexion et un point d'accélération dans les rapports entre les deux sociétés.
L'étude de cette institution est également stimulée par le courant historiographique récent qui vise à saisir le champ des relations internationales dans toute sa complexité en prenant en compte les interactions entre tous les types d'acteurs de la société, alors que les approches anciennes privilégiaient le rôle des gouvernements et des élites. Car, outre la relation des Etats, il existe au niveau infranational des coopérations entre des groupes sociaux, des organisations, des individus, qui aboutissent à la constitution de réseaux transnationaux. C'est pourquoi la notion de «relations transnationales» est parfois préférée à celle de «relations internationales». Ce changement de perspective a conduit à reconsidérer et à mettre en valeur le rôle des sociétés civiles et aussi des différents groupes sociaux - dont les jeunes - dans ces relations. Bien plus que le temps entre l'enfance et l'âge adulte, le terme de jeunesse renvoie à l'apprentissage de la responsabilité et de l'indépendance; ce n'est pas une donnée constante, mais une variable dépendante du contexte culturel et sociétal.
La jeunesse de l'immédiat après-guerre, en France comme en Allemagne, était une génération marquée par la guerre et ses conséquences, mais déjà un petit nombre de ces jeunes gens purent prendre part à des rencontres internationales de jeunesse vers la fin des années 1940, comme à Munich (1947 et 1948) ou Wetzlar (1949), pour discuter au niveau européen des possibilités d'une réconciliation. Dès cette époque, on vit aussi de jeunes Européens, animés par l'esprit fédéraliste, brûler symboliquement les barrières de bois à un poste-frontière franco-allemand (entre Wissembourg-Weiler et Bobenthal-St Germanshof) pour réclamer la création d'un parlement, d'un traité et d'un passeport européens. Cette action menée le 6 août 1950 fut la première manifestation européenne à laquelle les jeunes participèrent en grand nombre. L'un d'entre eux fut Helmut Kohl, le futur chancelier. Rétrospectivement, il fait remonter à cet événement fondateur son engagement pour l'intégration européenne. L'inauguration d'un mémorial européen à l'été 2007 montre à quel point les jeunes sont considérés comme des acteurs transnationaux. Mais leur rôle reste encore trop mal connu jusqu'à présent.
Depuis les années 1990, les relations culturelles et sociétales entre la France et l'Allemagne sont devenues un domaine de prédilection de la recherche scientifique. Les études se sont d'abord concentrées sur l'entre-deux-guerres et l'immédiat après Seconde Guerre mondiale (1945-1949). Longtemps, la connaissance de ce niveau de relations trans-sociétales au fil des évolutions de la République fédérale d'Allemagne et de la IVe puis de la Ve République en France a surtout reposé sur des études qui étaient en réalité le témoignage de contemporains plus qu'elles ne se fondaient sur des recherches systématiques. L'Office franco-allemand pour la Jeunesse, des années durant, n'a guère fait l'objet de travaux scientifiques reposant sur l'exploitation des sources. Pourtant le sujet l'aurait mérité, car d'une part la fondation de l'OFAJ avait été précédée de longue date - de 1945 à 1963 - par des initiatives privées, nées dans la société civile pour contribuer à l'entente et au rapprochement franco-allemand; d'autre part, le traité de l'Elysée du 22 janvier 1963 avait marqué une inflexion et un point d'accélération dans les rapports entre les deux sociétés.
L'étude de cette institution est également stimulée par le courant historiographique récent qui vise à saisir le champ des relations internationales dans toute sa complexité en prenant en compte les interactions entre tous les types d'acteurs de la société, alors que les approches anciennes privilégiaient le rôle des gouvernements et des élites. Car, outre la relation des Etats, il existe au niveau infranational des coopérations entre des groupes sociaux, des organisations, des individus, qui aboutissent à la constitution de réseaux transnationaux. C'est pourquoi la notion de «relations transnationales» est parfois préférée à celle de «relations internationales». Ce changement de perspective a conduit à reconsidérer et à mettre en valeur le rôle des sociétés civiles et aussi des différents groupes sociaux - dont les jeunes - dans ces relations. Bien plus que le temps entre l'enfance et l'âge adulte, le terme de jeunesse renvoie à l'apprentissage de la responsabilité et de l'indépendance; ce n'est pas une donnée constante, mais une variable dépendante du contexte culturel et sociétal.
La jeunesse de l'immédiat après-guerre, en France comme en Allemagne, était une génération marquée par la guerre et ses conséquences, mais déjà un petit nombre de ces jeunes gens purent prendre part à des rencontres internationales de jeunesse vers la fin des années 1940, comme à Munich (1947 et 1948) ou Wetzlar (1949), pour discuter au niveau européen des possibilités d'une réconciliation. Dès cette époque, on vit aussi de jeunes Européens, animés par l'esprit fédéraliste, brûler symboliquement les barrières de bois à un poste-frontière franco-allemand (entre Wissembourg-Weiler et Bobenthal-St Germanshof) pour réclamer la création d'un parlement, d'un traité et d'un passeport européens. Cette action menée le 6 août 1950 fut la première manifestation européenne à laquelle les jeunes participèrent en grand nombre. L'un d'entre eux fut Helmut Kohl, le futur chancelier. Rétrospectivement, il fait remonter à cet événement fondateur son engagement pour l'intégration européenne. L'inauguration d'un mémorial européen à l'été 2007 montre à quel point les jeunes sont considérés comme des acteurs transnationaux. Mais leur rôle reste encore trop mal connu jusqu'à présent.
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EAN
9782878544275
Caractéristiques
EAN | 9782878544275 |
---|---|
Titre | Les jeunes dans les relations transnationales. L'Office franco-allemand pour la Jeunesse 1963-2008, |
Auteur | Bock Hans Manfred - Defrance Corine - Krebs Gilber |
Editeur | SORBONNE PSN |
Largeur | 249mm |
Poids | 773gr |
Date de parution | 25/08/2008 |
Nombre de pages | 472 |
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