Vivre sous occupation. Quotidiens palestiniens

Bontemps Véronique - Signoles Aude

GINKGO

Extrait de l'introductionÀ l'heure où nous écrivons ces lignes, fin 2011, les regards des médias occidentaux sont focalisés sur l'éventuelle reconnaissance internationale d'un État palestinien par l'Assemblée générale des Nations Unies. Comme à l'accoutumée, c'est l'aspect géopolitique du conflit opposant Palestiniens et Israéliens depuis plus d'un siècle pour le contrôle politique d'une même terre qui polarise l'attention; on sait beaucoup moins de choses, en revanche, sur les représentations, vécus et ressentis des populations qui vivent dans ces territoires objets de disputes, et jusqu'à aujourd'hui toujours de facto occupés par l'État d'Israël: la Cisjordanie et la bande de Gaza.Nous avons souhaité ici nous détacher de l'approche qui aborde le «problème palestinien» au seul prisme des relations internationales pour nous intéresser aux dynamiques internes propres à la société palestinienne.La période décrite dans ce livre est celle du processus de paix israélo-palestinien enclenché en septembre 1993 avec la signature des accords dits d'Oslo, et de son échec, symbolisé par déclenchement de la deuxième Intifada en septembre 2000 et, les réinvasions militaires israéliennes au sein des villes palestiniennes dans les années 2002-2006. Il s'agit d'une période charnière pour la société palestinienne contemporaine: elle va de pair avec la création d'institutions politiques et administratives nouvelles, d'envergure nationale, qui sont censées mettre un terme à la situation de domination politique et d'occupation territoriale qui préside en Cisjordanie et dans la bande de Gaza depuis 1967.Les accords de paix signés en septembre 1993 entre l'État d'Israël et l'Organisation de Libération de la Palestine (OLP) avaient pour objectif affiché de conduire à un «échange des territoires contre la paix» pour reprendre l'expression phare du secrétaire d'État américain de l'époque, James Baker. L'enjeu consistait à s'entendre sur fixation de frontières acceptées et reconnues par tous, ainsi que sur la forme juridique et les pouvoirs politiques dévolus à l'entité qui prendrait en charge les populations de la Cisjordanie et de la bande de Gaza jusque-là contrôlées par les autorités civiles et militaires israéliennes.Israéliens et Palestiniens se sont d'emblée entendus sur des négociations graduelles en deux phases. À l'époque, la phase dite «intérimaire» des accords (prévue pour durer cinq ans) doit mettre en place différents arrangements sur les retraits et redéploiements de l'armée israélienne des Territoires occupés. Un transfert des pouvoirs civils de l'administration israélienne vers une nouvelle entité, dénommée Autorité palestinienne, doit également permettre aux populations de la Cisjordanie et de la bande de Gaza d'être désormais administrées par des représentants nationaux. Côté israélien, ce transfert des pouvoirs civils doit permettre de se décharger du coût financier de l'occupation et de redorer l'image de marque du pays sur la scène internationale, passablement écornée par la violence de la répression armée utilisée contre les activistes de la première Intifada. À l'issue de cette phase intérimaire, de nouvelles discussions (dites du «statut permanent») étaient prévues afin d'aboutir à un règlement définitif du conflit. Cinq questions clés devaient y être tranchées, en priorité:(...)

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EAN
9782846792042
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