Insectes, cadavres et scènes de crime. Principes et applications de l'entomologie médico-légale

Charabidzé Damien - Gosselin Matthias - Beauthier

DE BOECK SUP







Extrait

Extrait de l'introduction D. Charabidze, Unité de Taphonomie Médico-Légale, Université Lille 2, France M. Gosselin, Laboratoire de Zoologie, Université de Mons, Belgique L'étude des insectes nécrophages (présents sur les cadavres) présente un double intérêt. D'un point de vue fondamental, il s'agit d'espèces communes mais relativement peu étudiées, leur mode de vie ayant réussi à dissuader la majorité des entomologistes. Un important travail d'observation et d'expérimentation est donc nécessaire afin d'améliorer les connaissances quant à la biologie et au comportement de ces espèces. D'un point de vue appliqué, ces insectes sont non seulement utiles à la datation du décès, mais permettent également des dosages toxicologiques post mortem (entomotoxicologie) ou la description d'anciennes pratiques funéraires (archéoentomologie). De plus, plusieurs espèces présentent des risques sanitaires, et peuvent notamment causer des myiases, c'est à dire se développer comme parasites sur des hôtes encore vivants. Ces différents éléments de connaissance ou de technique sont repris abordés au fil des chapitres de cet ouvrage. 1. Le cadavre : un écosystème éphémère Un cadavre constitue une ressource énergétique importante : de nombreux insectes nécrophages vont donc l'exploiter et y proliférer très rapidement. Il s'agit cependant d'un écosystème bien particulier, caractérise notamment par sa courte durée d'existence. Les insectes qui exploitent cette ressource ponctuelle et éphémère présentent donc des adaptations particulières. Les adultes ne sont pas inféodés à un milieu et peuvent se déplacer facilement. Il s'agit de plus d'espèces communes et ayant une large répartition géographique. Ils présentent un système olfactif très développé qui leur permet de détecter la présence d'un corps à grande distance. Ces aptitudes permettent ainsi aux insectes nécrophages de localiser, d'atteindre puis de coloniser rapidement les cadavres. Comparativement aux autres espèces d'insectes, leurs larves se développent très rapidement : cette adaptation physiologique limite leur temps de résidence sur le cadavre, et donc leur dépendance à cette ressource. Les insectes nécrophages les plus fréquents sont des diptères ou des coléoptères mais on peut aussi distinguer d'autres ordres d'insectes minoritaires. Chez les lépidoptères (papillons), les mites exploitent principalement les restes secs (peau, poils, etc.). Certains hyménoptères sont également associés aux cadavres : on observe ainsi occasionnellement la présence de guêpes ou de fourmis. Ces espèces ne sont le plus souvent pas nécrophages, mais exploitent cet écosystème pour chasser les larves qui s'y trouvent. Plusieurs dizaines d'espèces de coléoptères (scarabées) nécrophages ont été recensées sur des carcasses d'animaux ou des cadavres humains. Certaines sont de véritables nécrophages, tandis que d'autres exploitent également la présence de nombreuses proies. Leurs préférences écologiques sont très diversifiées : les Histeridae et les Silphidae regroupent des espèces nécrophages ou prédatrices qui interviennent généralement durant la période de décomposition active, tandis que les Dermestidae colonisent les corps plus tardivement, lorsque les tissus sont momifiés. (...)



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EAN
9782804184957
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