Mon cul sur la commande suivi de Retour à Passy
Sir Stephen avait dit à Ophélie: «Soyez prête à deux heures, la voiture viendra vous chercher.» Quand Sir Stephen parlait à Ophélie sur le ton qu'il venait d'employer, Ophélie savait que Sir Stephen allait vouloir d'elle quelque chose à laquelle il attachait de l'importance et elle sentait, alors, comme elle était heureuse que son appartenance à Sir Stephen pût lui donner l'occasion de se soumettre aux désirs de Sir Stephen, puisque les désirs de Sir Stephen étaient de la soumettre à son désir qui était de désirer toujours des désirs qui lui feraient désirer de toujours désirer d'elle davantage, donc de la désirer, elle, Ophélie, et elle était reconnaissante à Sir Stephen de la trouver désirable parce que si Sir Stephen cessait de la trouver désirable, sûrement qu'il cesserait de la désirer et de vouloir désirer d'elle des désirs qui lui montraient, à elle, que d'elle on pouvait tout désirer, tout, c'est-à-dire tout ce que pouvait désirer Sir Stephen, et elle désirait les désirs de Sir Stephen, et si Sir Stephen cessait de la trouver désirable, sûr qu'elle n'aurait plus rien à désirer, que le désir de Sir Stephen, mais par hypothèse il n'y aurait plus de désir de Sir Stephen et donc Ophélie serait bien malheureuse, et c'était ce qu'il fallait démontrer, et c'était ce qu'il fallait éviter, CQFD, et c'est pourquoi Ophélie était prête à une heure, quand Sir Stephen lui avait dit d'être prête pour deux heures, et elle attendait, sagement, que la voiture vînt la chercher, assise sur une chaise de la cuisine, après avoir relevé sa robe en s'asseyant, de manière que ses cuisses et ses fesses nues avaient été saisies au contact du froid du revêtement en formica, et elle avait les genoux écartés, et ses lèvres étaient ouvertes, comme Sir Stephen l'exigeait d'elle, en sa présence ou en la présence d'autres hommes, mais elle se tenait ouverte, ainsi, même lorsqu'elle était seule, et elle était heureuse, ne disant pas à Sir Stephen qu'elle faisait cela, d'offrir ce secret à Sir Stephen. Elle se mettait dans la cuisine, en attendant le coup de sonnette du chauffeur de Sir Stephen, parce qu'ainsi elle entendait plus tôt ce coup de sonnette, puisque la sonnerie était dans la cuisine et, qu'étant assise sous la sonnerie, Ophélie gagnait le temps que mettait le timbre de la sonnerie à se propager dans l'appartement, quelques millièmes de seconde, sans doute, mais ces quelques millièmes de seconde la rapprochaient de la soumission aux désirs de Sir Stephen. Le coup de sonnette tomba à deux heures précises. Ophélie n'avait jamais eu d'amant dont la montre marchât aussi bien. Il était toujours à l'heure. Quand elle appartenait à René, avant que celui-ci la donnât à Sir Stephen pour lui prouver qu'il l'aimait, elle, Ophélie, et avant qu'Ophélie acceptât d'être donnée à Sir Stephen pour prouver qu'elle l'aimait, lui, René, avant cela, donc, qui paraissait si loin, parce que maintenant c'était Sir Stephen qu'Ophélie aimait, et la preuve en était qu'elle était prête à accepter qu'il fît cadeau d'elle à n'importe quel homme à qui il lui conviendrait de la donner, avant cela Ophélie était toujours en retard dans ses rendez-vous d'amour, jamais dans ses rendez-vous d'affaires, et depuis qu'elle appartenait à Sir Stephen elle était toujours en avance à ses rendez-vous d'amour, et en retard à ses rendez-vous d'affaires. Elle avait un rendez-vous important à trois heures. Sir Stephen l'avait appelée: «Soyez prête à deux heures.» C'était un rendez-vous qu'on ne pouvait remettre. Si Sir Stephen la libérait à temps, si, par exemple, il ne voulait que se faire montrer le trou de son cul avant d'aller au bureau, elle irait à son rendez-vous important, sinon elle n'irait pas, puisque rien n'était important, au regard des désirs de Sir Stephen, et jamais il ne lui demandait si elle avait autre chose à faire, si elle était libre, puisque libre elle ne l'était pas, puisque libre elle avait choisi de ne l'être que de remettre sa liberté à Sir Stephen. Il ne lui venait donc pas à l'idée que Sir Stephen pût lui demander si elle avait autre chose à faire que de venir quand il l'appelait, et encore moins était-il concevable qu'elle pût lui demander de repousser le moment où il la voulait près d'elle. S'il voulait voir le trou de son cul, comme l'autre fois, où il l'avait regardé pendant trois quarts d'heure, avant de lui dire de se rhabiller, elle aurait le temps d'aller à son rendez-vous d'affaires.
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EAN
9782919186259
Caractéristiques
EAN | 9782919186259 |
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Titre | Mon cul sur la commande suivi de Retour à Passy |
Auteur | Delfeil de Ton |
Editeur | WOMBAT |
Largeur | 128mm |
Poids | 178gr |
Date de parution | 14/03/2013 |
Nombre de pages | 150 |
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