Lettres à un travailleur social
Deligny Fernand - Macherey Pierre
ARACHNEEN
Résumé :
Fernand Deligny écrit Lettres à un travailleur social en 1984-1985. Depuis le début des années 1970, il a publié une dizaine de livres qui portent sur la "tentative" des Cévennes avec des enfants autistes. Il s'est éloigné des travailleurs sociaux. Ceux-ci lui reprochent son écriture "hermétique" et voudraient le voir renouer avec l'esprit militant des aphorismes de Graine de crapule (1945). Deligny répond sans répondre. S'adressant à "un travailleur social quel qu'il soit", c'est précisément dans cette langue "en tant qu'outil" qu'il veut persuader les travailleurs sociaux de penser leur tâche. Sa proposition est politique : il pointe les risques d'une liberté indexée sur l'individualisme, et d'une psychologie organisée autour de l'hypostase du "sujet absolu" et de la "conscience de soi". Dans des pages que ne renieraient pas les critiques actuelles les plus radicales sur l'école, il met en garde contre les formes de l'"apprendre" qui négligent les "faits hérétiques", les faits "chiendent", ceux qui résistent à la "sélection". Il suggère de respecter le hasard, et le tacite, dont il reprend la notion à Ludwig Wittgenstein. Il interroge un commun coutumier, indissociable de la pratique qui consiste à "asiler" l'humain, celui en qui la mémoire d'éducation n'aurait pas totalement supplanté la mémoire d'espèce... Dans une postface généreuse et éclairante organisée en trois parties, Pierre Macherey répond en quelque sorte, lui, à l'inquiétude du travailleur social. Dépliant l'écriture de Deligny sans l'expliquer, proposant de lui reconnaître son étrangeté, il souligne la parenté entre la langue et les thèmes abordés : I'"entre", de préférence aux grandes totalisations ; l''"énigme", qui appelle le silence. Puis il analyse l'une des lettres, dont il dégage en particulier le thème de l'"aller ligne" - formule reprise à Henri Michaux -, en montrant qu'elle conduit Deligny de "la simple évocation d'une file d'enfants" à des considérations de portée "tendanciellement cosmique". Il propose enfin un florilège de citations de Lettres à un travailleur social, associées et commentées de manière à en faire apparaître clairement la trame et les principales lignes de force.
Fernand Deligny écrit Lettres à un travailleur social en 1984-1985. Depuis le début des années 1970, il a publié une dizaine de livres qui portent sur la "tentative" des Cévennes avec des enfants autistes. Il s'est éloigné des travailleurs sociaux. Ceux-ci lui reprochent son écriture "hermétique" et voudraient le voir renouer avec l'esprit militant des aphorismes de Graine de crapule (1945). Deligny répond sans répondre. S'adressant à "un travailleur social quel qu'il soit", c'est précisément dans cette langue "en tant qu'outil" qu'il veut persuader les travailleurs sociaux de penser leur tâche. Sa proposition est politique : il pointe les risques d'une liberté indexée sur l'individualisme, et d'une psychologie organisée autour de l'hypostase du "sujet absolu" et de la "conscience de soi". Dans des pages que ne renieraient pas les critiques actuelles les plus radicales sur l'école, il met en garde contre les formes de l'"apprendre" qui négligent les "faits hérétiques", les faits "chiendent", ceux qui résistent à la "sélection". Il suggère de respecter le hasard, et le tacite, dont il reprend la notion à Ludwig Wittgenstein. Il interroge un commun coutumier, indissociable de la pratique qui consiste à "asiler" l'humain, celui en qui la mémoire d'éducation n'aurait pas totalement supplanté la mémoire d'espèce... Dans une postface généreuse et éclairante organisée en trois parties, Pierre Macherey répond en quelque sorte, lui, à l'inquiétude du travailleur social. Dépliant l'écriture de Deligny sans l'expliquer, proposant de lui reconnaître son étrangeté, il souligne la parenté entre la langue et les thèmes abordés : I'"entre", de préférence aux grandes totalisations ; l''"énigme", qui appelle le silence. Puis il analyse l'une des lettres, dont il dégage en particulier le thème de l'"aller ligne" - formule reprise à Henri Michaux -, en montrant qu'elle conduit Deligny de "la simple évocation d'une file d'enfants" à des considérations de portée "tendanciellement cosmique". Il propose enfin un florilège de citations de Lettres à un travailleur social, associées et commentées de manière à en faire apparaître clairement la trame et les principales lignes de force.
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EAN
9782373670103
Caractéristiques
EAN | 9782373670103 |
---|---|
Titre | Lettres à un travailleur social |
Auteur | Deligny Fernand - Macherey Pierre |
Editeur | ARACHNEEN |
Largeur | 135mm |
Poids | 276gr |
Date de parution | 19/01/2017 |
Nombre de pages | 192 |
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