Europe N° 1003-1004, novembre-décembre 2012 : Katherine Mansfield, Clarice Lispector
Dobzynski Charles - Para Jean-Baptiste
REVUE EUROPE
Résumé :
Née en 1888 en Nouvelle-Zélande, Katherine Mansfield a mené en Europe une existence nomade entre l'Angleterre, l'Allemagne, la Suisse, l'Italie et la France. Avec T.S. Eliot, James Joyce et Virginia Woolf, elle fit se lever au début du siècle dernier une " nouvelle aurore " de la littérature de langue anglaise. Animée par un constant souci d'authenticité, elle a profondément renouvelé l'art du récit en le dépouillant des obligations de l'intrigue pour tenter de capturer la vérité de l'instant, la poésie lumineuse ou douloureuse des sentiments, les frontières labiles de l'être. La lecture de ses nouvelles nous rend témoins d'une fusion de l'émotion et de la réalité environnante qui la détermine. " Chacun de ses livres, s'il n'est pas toute la vie est sans aucun doute ? complètement ? toute une vie ", remarquait Cristina Campo. La plus fondamentale aspiration de Katherine Mansfield fut en effet de recréer la vie dans son écriture et d'être réelle dans sa vie. En 1923, apprenant sa mort, Virginia Woolf écrivit dans son journal : " Je ne voulais pas me l'avouer, mais j'étais jalouse de son écriture, la seule écriture dont j'aie jamais été jalouse. Elle avait la vibration ". Clarice Lispector (1920-1977), qui dans son très jeune âge émigra d'Ukraine au Brésil, compte elle aussi parmi les grands auteurs du XXe siècle ? ceux qui, d'une ?uvre inouïe, ont déplacé les frontières du littéraire. Il n'est pas incongru de lui consacrer un cahier dans le voisinage de l'auteur de La Garden Party. Clarice Lispector a un jour déclaré : " Dans une de mes autres vies, à l'âge de 15 ans, avec mes premiers sous gagnés au travail, je suis entrée, fière à cause de l'argent, dans une librairie, qui m'a paru le monde où j'aurais aimé vivre. J'ai feuilleté presque tous les livres sur les tables, je lisais quelques lignes et passais à un autre. Et soudain, un des livres que j'ai ouverts contenait des phrases si différentes que je me suis mise à le lire sur place, captivée. Émue, je pensais : ?Mais ce livre, c'est moi !". Et, tout en retenant un tressaillement de profonde émotion, je l'ai acheté. Ce n'est qu'après que j'ai appris que l'auteur n'était pas une anonyme, mais au contraire considéré comme l'un des meilleurs écrivains de son époque : Katherine Mansfield ". Clarice Lispector appartient à cette lignée d'auteurs dont l'?uvre défie la littérature, ses catégories, ses codes. Elle s'emploie, dit-elle, à " désécrire ". D'abord au sens où beaucoup de ses textes semblent couler de source, sans préméditation, comme une parole urgente se déverse, revient sur ses pas, digresse, avant d'accomplir un saut saisissant, à la fois imprévisible, désarçonnant, et de plain-pied avec le lecteur. Lire " Clarice " (comme disent les Brésiliens), c'est être pris par la main, s'entendre glisser à l'oreille des propos guidés par l'association libre, sensations, idées, un cocktail de raisonnement, de réflexivité, d'intuition, d'impressions, d'immédiateté, moins attaché aux faits qu'à ce qu'ils suscitent, émois et émotions que l'écriture conserve dans leur pleine fraîcheur. Le paradoxe est que ce naturel cache un travail obstiné, dans une perpétuelle initiation qui relance la vie : " La création n'est pas une compréhension, c'est un nouveau mystère ".
Née en 1888 en Nouvelle-Zélande, Katherine Mansfield a mené en Europe une existence nomade entre l'Angleterre, l'Allemagne, la Suisse, l'Italie et la France. Avec T.S. Eliot, James Joyce et Virginia Woolf, elle fit se lever au début du siècle dernier une " nouvelle aurore " de la littérature de langue anglaise. Animée par un constant souci d'authenticité, elle a profondément renouvelé l'art du récit en le dépouillant des obligations de l'intrigue pour tenter de capturer la vérité de l'instant, la poésie lumineuse ou douloureuse des sentiments, les frontières labiles de l'être. La lecture de ses nouvelles nous rend témoins d'une fusion de l'émotion et de la réalité environnante qui la détermine. " Chacun de ses livres, s'il n'est pas toute la vie est sans aucun doute ? complètement ? toute une vie ", remarquait Cristina Campo. La plus fondamentale aspiration de Katherine Mansfield fut en effet de recréer la vie dans son écriture et d'être réelle dans sa vie. En 1923, apprenant sa mort, Virginia Woolf écrivit dans son journal : " Je ne voulais pas me l'avouer, mais j'étais jalouse de son écriture, la seule écriture dont j'aie jamais été jalouse. Elle avait la vibration ". Clarice Lispector (1920-1977), qui dans son très jeune âge émigra d'Ukraine au Brésil, compte elle aussi parmi les grands auteurs du XXe siècle ? ceux qui, d'une ?uvre inouïe, ont déplacé les frontières du littéraire. Il n'est pas incongru de lui consacrer un cahier dans le voisinage de l'auteur de La Garden Party. Clarice Lispector a un jour déclaré : " Dans une de mes autres vies, à l'âge de 15 ans, avec mes premiers sous gagnés au travail, je suis entrée, fière à cause de l'argent, dans une librairie, qui m'a paru le monde où j'aurais aimé vivre. J'ai feuilleté presque tous les livres sur les tables, je lisais quelques lignes et passais à un autre. Et soudain, un des livres que j'ai ouverts contenait des phrases si différentes que je me suis mise à le lire sur place, captivée. Émue, je pensais : ?Mais ce livre, c'est moi !". Et, tout en retenant un tressaillement de profonde émotion, je l'ai acheté. Ce n'est qu'après que j'ai appris que l'auteur n'était pas une anonyme, mais au contraire considéré comme l'un des meilleurs écrivains de son époque : Katherine Mansfield ". Clarice Lispector appartient à cette lignée d'auteurs dont l'?uvre défie la littérature, ses catégories, ses codes. Elle s'emploie, dit-elle, à " désécrire ". D'abord au sens où beaucoup de ses textes semblent couler de source, sans préméditation, comme une parole urgente se déverse, revient sur ses pas, digresse, avant d'accomplir un saut saisissant, à la fois imprévisible, désarçonnant, et de plain-pied avec le lecteur. Lire " Clarice " (comme disent les Brésiliens), c'est être pris par la main, s'entendre glisser à l'oreille des propos guidés par l'association libre, sensations, idées, un cocktail de raisonnement, de réflexivité, d'intuition, d'impressions, d'immédiateté, moins attaché aux faits qu'à ce qu'ils suscitent, émois et émotions que l'écriture conserve dans leur pleine fraîcheur. Le paradoxe est que ce naturel cache un travail obstiné, dans une perpétuelle initiation qui relance la vie : " La création n'est pas une compréhension, c'est un nouveau mystère ".
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EAN
9782351500521
Caractéristiques
EAN | 9782351500521 |
---|---|
Titre | Europe N° 1003-1004, novembre-décembre 2012 : Katherine Mansfield, Clarice Lispector |
Auteur | Dobzynski Charles - Para Jean-Baptiste |
Editeur | REVUE EUROPE |
Largeur | 130mm |
Poids | 438gr |
Date de parution | 09/11/2012 |
Nombre de pages | 384 |
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