Nez N° 16

L'union officielle de la mode et du parfum, il y a plus d'un siècle, a amorcé une révolution dans l'art de la parfumerie. Emerge à cette époque une génération de couturiers-parfumeurs, dont les flacons et fragrances sont en adéquation avec le style de chaque maison de couture. Ainsi les vêtements, les parfums et leurs écrins forment un tout cohérent et stratégique, la parfumerie représentant une activité lucrative qui permet au public d'accéder à une part du rêve que constitue la haute couture. Comment ce lien a-t-il évolué et comment est-il aujourd'hui organisé ? La plupart des grandes marques de parfums grand public sont aujourd'hui associées à des couturiers, joailliers ou maroquiniers. Construit-on de la même manière une fragrance et un vêtement ? Certaines maisons choisissent aussi de s'inspirer des étoffes pour composer. Si Jersey, Habit rouge ou encore Grey Flannel et de nombreuses autres créations empruntent aux tissus, les textiles - odeur du neuf, des friperies, des fourrures ou du cuir - ont-ils des messages olfactifs à nous transmettre ? Les fragrances suivent-elles le même rythme de tendances que la mode ? La parfumerie, à l'image de la couture, semble s'imprégner de l'air du temps, et restitue sous forme olfactive les métamorphoses de chaque époque.