Pierre Drieu la Rochelle

Drieu La Rochelle Pierre

GALLIMARD

Résumé :


Drieu assignait à l'intellectuel le devoir "d'essayer les chemins de l'Histoire". Le jeu est risqué, il le savait. Mais prévoir le risque d'égarement n'est pas tout. Une erreur est une erreur, une faute est une faute ; il faut en répondre. Il savait cela aussi. Peu avant la fin, il fit le bilan : "nous avons joué, j'ai perdu. Je réclame la mort." Il fut son propre procureur, son propre juge, son propre exécuteur.
"Il était sincère, dira Sartre ; il l'a prouvé." Il fut aussi son propre avocat, non sans talent, mais sans grande conviction. Sa nature le poussait plutôt à l'autodénigrement (la critique le suivit sur cette pente), au doute, aux contradictions réelles ou apparentes : "Un artiste doute, en effet, de lui-même ; il est en même temps sûr de lui." Il savait qu'il appartient à la postérité de juger en appel, voire en cassation, mais il ne s'y fiait pas trop.
Préservé de toute certitude par une inquiétude foncière, il doutait autant de son élection future que de sa condamnation définitive. "Et pourtant la cohérence de ma sensibilité et de ma volonté apparaît à qui me fait la justice de relire dans leur suite une bonne partie de mes ouvrages", écrivait-il au moment de rééditer Gilles. Cette édition propose, précisément, "une bonne partie" de ses ouvres romanesques : des romans, des nouvelles et des textes dans lesquels le récit tourne à l'essai ou à l'autobiographie.
Au reste, les idées de Drieu et sa propre histoire ("je n'ai qu'elle à raconter") sont présentes partout, avec une intensité variable. Lui-même parlait de "fiction confessionnelle", mélange de confession et d'invention, de sincérité et d'affabulation, de mémoire et de rêve. La richesse du cocktail n'est pas pour rien dans le charme qu'exercent ses livres et que renforcent encore des alliances peu fréquentes, entre désinvolture et gravité, lucidité et aveuglement, espoir et désarroi.
Hantée par l'idée de décadence, l'ouvre de Drieu est, comme sa vie, dominée par la mort, qui est l'informe, c'est-à-dire l'envers de l'art. Peut-on, par et dans les livres, donner forme à l'informe ? Selon Drieu, qui avait le culte de l'échec (en art, en amour, en politique.), "l'ouvre d'art la plus réussie est une déception pour qui a tenu dans ses mains la misérable vérité". Mais le lecteur qui lui fera "la justice de relire dans leur suite" ses ouvrages ne sera sans doute pas de son avis.
Il découvrira l'une des plus fortes analyses romanesques du cynisme, la satire d'une époque qui pèse encore sur la nôtre, et une forme inédite de diatribe, dans laquelle l'écrivain retourne à tout instant ses armes contre soi. Toujours incertain de lui-même, Drieu s'est mis à la merci de ses contemporains. C'est peut-être cette même incertitude de soi qui permet qu'aujourd'hui l'on s'attache à lui.


77,50 €
Disponible sur commande
EAN
9782070118854
Découvrez également sur ce thème nos catégories Policiers , Littérature anglo-saxonne , Littérature française , Littérature belge , Ecrivains voyageurs , Romance érotique , Littérature érotique , Littérature sentimentale , Romans historiques , Littérature étrangère , Littérature en V.O. , Langue française , Livres audio , Poche , Vécu , Terroir , Poésie , Théâtre , Essais et critique littéraire , Science-fiction-fantasy , Fantasy-Fantastique dans la section Littérature