Confessions d'un fumeur de tabac français

Dubillard Roland

FOLIO

Quoi de plus difficile que d'arrêter de fumer ? Pour y arriver, le fumeur de tabac décide de noter au quotidien, dans un cahier consacré à ce sevrage, ses envies, ses rêves et ses succès, mais aussi ses doutes, ses angoisses et ses rechutes. Des pages pleines de poésie, de fantaisie, d'humour et de dérision, librement inspirées des célèbres Confessions d'un mangeur d'opium anglais de Thomas de Quincey (1821). Cette nouvelle est extraite du recueil Olga ma vache (L'Imaginaire n°297).

Roland Dubillard est né à Paris en 1923. Passionné de théâtre, il s'y consacre après une licence de philosophie. Paradoxe ou simple évolution ? En tout cas, son talent dépasse le simple qualificatif de dramaturge, puisqu'il écrit aussi de la poésie, des essais et des comédies. Son talent émerge grâce à Jean Tardieu qui lui commande de petits sketches pour la radio. Le succès est immédiat. C'est le temps des désillusions du langage, de son absurdité. Ses dialogues désopilants sont repris dans des spectacles donnés sous le nom de Diablogues - un ensemble de courtes scènes à deux dont la seule prétention est de faire rire sans bêtise -, Le Gobe-douille ou L'Eau en poudre sur plusieurs scènes de la capitale. Il fait même partie des acteurs qui interprètent ses textes. Clown moderne c'est dans son visage lunaire, ses gestes, que toute la subjectivité de ses textes prend une valeur originale dotée d'un humour mélancolique. Naïves Hirondelles, sa pièce la plus connue, donnée pour la première fois en 1961 connaît un immense succès. Les personnages de Naïves Hirondelles, marginaux, parlent pour ne rien dire, tentent de vivre sans y parvenir, se livrant à des activités dérisoires. Le style est plein de naturel; il y a une tendresse toujours voilée d'humour, jusque dans ses trouvailles les plus inattendues. Sur cette brillante lancée, Dubillard écrit la Maison d'os, l'histoire d'un vieillard livré à des serviteurs fantômatiques. En 1969, il continue avec Le jardin aux betteraves : l'histoire d'un quatuor de violonistes, tous enfermés dans une maison de la culture en forme de boîte à violon... On découvre que la maison est tour à tour un sous marin, un train et un navire spatial. Le voyage se poursuivra follement jusqu'au fond des abysses. Où boivent les vaches, en 1972, Les Crabes et Les Bains de vapeur en 1970, sont appréciés par un public fidèle. Dubillard publie en 1974 un recueil de nouvelles, Olga ma vache, dont l'histoire est celle de la violente passion qu'un ruminant inspire à son propriétaire. Cet étrange amour plonge cet homme dans les situations les plus invraisemblables qui sont vécues avec une intensité et une fantaisie désespérées. Prises dans un engrenage d'horizons tous différents, en confrontation ou en fusion, ses oeuvres proposent la lecture d'un monde paradoxal. Les pièces de théâtre de Roland Dubillard sont régulièrement à l'affiche, notamment de la Comédie-Française. On a ainsi pu voir André Dussolier reprendre ses textes dans Monstres Sacrés, Sacrés Monstres.

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EAN
9782070312849
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