Fuir l'Amérique centrale. Points de vue du Sud

Duterme Bernard

SYLLEPSE

En Amérique centrale, la migration est consubstantielle à la vie de millions de personnes. Entre 10 et 25% des populations nationales ne vivent plus chez elles. Et 500 000 émigrant·es supplémentaires - dont de plus en plus de femmes et d'enfants - tenteraient leur chance chaque année. Pour, à l'arrivée, aider financièrement leur famille restée au pays, à hauteur d'un huitième à un quart du PIB de leur contrée d'origine. Le phénomène, en croissance depuis les conflits politico-militaires qui ont déchiré l'isthme et les "ajustements" néolibéraux qui ont suivi, indique d'abord le bilan d'un modèle de développement inique. Guatemala, Honduras, Nicaragua, Salvador... , autant d'Etats de non-droit où la concentration des pouvoirs le dispute à la corruption et à l'impunité. Autant d'économies dont l'exportation dérégulée de matières premières et la sous-traitance en zones franches restent la colonne vertébrale. L'insécurité alimentaire, la précarité sociale et la vulnérabilité climatique qui en résultent forgent l'envie de fuir. La violence illimitée des gangs - l'ONU taxe l'Amérique centrale de "région la plus dangereuse au monde" - la précipite. Tandis que, sur les routes de l'exil, les écueils se multiplient au gré des politiques migratoires des pays à franchir ou à atteindre. Les Etats-Unis accueillent au compte-goutte, expulsent ou refoulent à tour de bras. Et externalisent leur frontière en contraignant le Mexique et l'Amérique centrale à fermer les leurs. A rebours des droits des migrant·es et sans égard pour l'indispensable démocratisation des sociétés centro-américaines.
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EAN
9791039900225
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