Germaine de Staël. Une femme en politique

Egnell Erik

B.DE FALLOIS

Les professeurs l'ont négligée. On a considéré qu'elle n'était pas un «premier rôle». Et il est vrai qu'elle n'a pas, littérairement, l'importance de Rousseau ou de Chateaubriand, ni politiquement celle de Robespierre ou de Napoléon.
Mais cette relégation en seconde place tient aussi, il faut bien l'avouer, à ce qu'elle est une femme.
Or c'est en femme fière de l'être que Germaine de Staël s'est engagée dans la politique tumultueuse de son temps, défendant ses idées par sa plume et son action sur les puissants du jour, donnant l'exemple d'une liberté de pensée et d'expression courageusement assumée.
Elle a été une visionnaire. Elle a vu très tôt dans la République le régime de la réconciliation des Français. Elle a demandé la séparation de l'Église et de l'État. À travers l'Allemagne et l'Italie, elle a découvert l'Europe des nations.
La politique est sa passion, une passion qui lui vaudra une vie tumultueuse et l'usera prématurément. Elle meurt à cinquante ans à peine. Dans une époque où la France se cherche, elle lui aura clairement montré les voies de l'avenir. Elle est aussi la première femme-écrivain moderne.

Erik Egnell, diplomate devenu historien, s'est intéressé aux périodes névralgiques du passé national, les guerres de religion, vues par Monluc et Montaigne dans Le Guerrier et le Philosophe (Éditions Cyrano, 2009), la Révolution et l'Empire, qui lui ont fait rencontrer Germaine de Staël, à qui il a déjà donné la parole dans son roman Un été à Coppet (Éditions de Fallois, 2012).

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EAN
9782877068321
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