Le cri des feuilles qui meurent

À 23 ans, Fotédi n'a connu que l'enfermement et la solitude. D'abord dans un orphelinat sordide, puis en prison et dans différents établissements psychiatriques - ou soi-disant tels. Aujourd'hui livré à lui-même, ce malade mental erre dans les rues de Conakry, en quête d'abri et de nourriture, traversé par moments d'hallucinations dont la moindre n'est pas la certitude absolue d'avoir tué Allah !
Son petit monde se compose d'épaves et de réprouvés comme lui : une mendiante lépreuse, un homosexuel rejeté par tous... Cette vie misérable ne pourrait que finir misérablement, si un jour un certain Gassimou, le gendre paresseux du gendarme Amara, croit trouver en Fotédi un sérieux sosie du camarade Émile, gouverneur de Kyndia et proche du président Sékou Touré. Gassimou va alors tenter, avec la complicité de son cousin Dents-de-rat, d'utiliser Fotédi pour monter de fructueuses combines. Mais l'affaire tourne court et Gassimou s'empresse alors de faire disparaître les preuves de son subterfuge - la preuve n°1 n'étant autre que Fotédi en personne...
Un roman superbement écrit, où l'auteur prend un grand plaisir à promener le lecteur dans les arcanes d'une cour des miracles à la mode africaine, dépeinte sans concession mais avec une truculence jubilatoire.