La joie d'Aurélie

Pour la première fois chez Patrick Grainville, ce roman est tout entier construit autour de personnages féminins qu'il décrit et fait vivre avec une justesse et une subtilité remarquables. Leurs réactions, leurs attitudes, leurs silences (en particulier celui d'Emma, la veuve du romancier, ou d'Ariane sur qui pèse secrètement l'adoption de sa mère par Mélanie) rythment les récits alternés d'Aurélie, de Loïc et d'Esther. Les voix de ces trois narrateurs se succèdent et s'entremêlent de façon parfaitement maîtrisée. L'écriture est d'une extrême précision, aussi bien dans les descriptions -- superbes -- de la nature et des animaux (ici, la meute de loups) que dans l'analyse des personnages et leur évolution. Et puis il y a cette joie qui traverse tout le roman, la joie d'Aurélie, "chaotique, échevelée, sans loi ? sans messie mais mordue de chimères'. Avec ce roman très"romanesque"mais fermement tenu dans ses multiples rebondissements, Patrick Grainville n'en finit pas de surprendre.

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