A la recherche de la représentation perdue. Nouvelles voies à l'ouest, à l'est et au sud

La crise de la représentation politique qui se manifeste dans de nombreux pays démocratiques à travers l'abstention, le rejet des élites et la crise des partis politiques établis, le manque de confiance dans les institutions, la montée des formations populistes et l'instabilité gouvernementale, est un champ d'analyse qui attire l'attention des spécialistes depuis longtemps. Mais doit-on parler d'une crise de la représentation ou d'une crise de la démocratie représentative ? Les "solutions" des alternatives populistes sont-elles démocratiques et viables ? Quelles réponses peut-on apporter à la crise des partis et de nos systèmes démocratiques ? Cette crise multiforme, qui met nos démocraties à l'épreuve, se conjugue au pluriel avec les crises économique, migratoire et des systèmes partisans : la crise économique a touché de plein fouet l'Europe du sud, en reconfigurant les systèmes de partis en Espagne, en Italie et en Grèce avec l'émergence de nouveaux acteurs. Elle a remis en cause les acquis de la consolidation démocratique dans les nouvelles démocraties d'Europe centrale et orientale. En Europe de l'ouest, l'abstention, la volatilité électorale et les clivages générationnels se renforcent à l'heure où les électeurs, plus éduqués, critiques et moins idéologues, deviennent plus "raisonnants" et indécis. Enfin, au Maghreb et en Turquie, on observe à la fois des phénomènes de "restaurations autoritaires" après l'échec relatif du "printemps arabe" de 2011, mais aussi des transitions comme en Tunisie où là encore, les citoyens sont partagés entre désir de changement et constat des limites de la démocratisation.