Salaam London
Hall Tarquin - Chabert Jacques
FOLIO
Siège de WC non compris
«Brick Lane!» dit Trupp soudainement.
Ils se trouvaient à l'entrée de cette rue dont on parlait tant. Whitechapel! L'East End de l'East End! L'enfer des Enfers!
John Henry Mackay, Anarchistes, moeurs du jour (1891)
Les Londoniens ne connaissent pas leur ville... vous y rencontrerez fréquemment des hommes qui vous parleront de contrées lointaines... mais qui n'imagineraient pas quitter le mile carré des quartiers du West End ou leur itinéraire de bus ou de métro pour explorer la plus grande ville du monde.
Paul Elek, This Other London (1951)
L'annonce donnait la description suivante: «Studio vie-travail spacieux». Mais ce n'était en réalité qu'une mansarde dans laquelle je ne pouvais me tenir debout qu'au milieu de la pièce. Quant à la «vue panoramique sur la Cité», si l'on ouvrait l'unique fenêtre de toit - ce qui équivalait à soulever l'écoutille d'un sous-marin par gros temps -, on parvenait à apercevoir le sommet de la tour de la Nat-West drapée dans l'impénétrable tristesse d'octobre.
Et que dire du «mobilier moderne»? Eh bien, peut-être était-ce une matière de goût, mais les tables et les chaises faites de planches de palette ne s'harmonisaient pas avec le mien, malgré l'originalité de leur design.
Seul le «cabinet de toilette indépendant» correspondait à sa description. Accessible à partir du palier du deuxième étage (à une volée de marches de la mansarde), il avait été construit en surplomb à l'arrière du bâtiment, en violation de toutes les règles d'urbanisme, par un homme connu dans le quartier sous le nom de «Rafik le Bâtisseur». Mesurant un mètre vingt sur un mètre cinquante, le lieu permettait à peine de loger un WC et une douche. Ce qui voulait dire que, pour se laver, il fallait d'abord enjamber le WC, en évitant deux seaux de plastique placés au sol en des endroits stratégiques pour recueillir l'eau de pluie qui tombait des fentes du plafond. Il n'y avait pas de lavabo et je remarquai que les locataires précédents s'étaient contentés de celui de la cuisine, également située au deuxième étage. Là, sur une paillasse d'acier inoxydable, au milieu d'une pile d'assiettes sales et de verres remplis de bière éventée et de mégots de cigarettes boursouflés, étaient posés deux brosses à dents chauves et un miroir moucheté de postillons séchés.
«Brick Lane!» dit Trupp soudainement.
Ils se trouvaient à l'entrée de cette rue dont on parlait tant. Whitechapel! L'East End de l'East End! L'enfer des Enfers!
John Henry Mackay, Anarchistes, moeurs du jour (1891)
Les Londoniens ne connaissent pas leur ville... vous y rencontrerez fréquemment des hommes qui vous parleront de contrées lointaines... mais qui n'imagineraient pas quitter le mile carré des quartiers du West End ou leur itinéraire de bus ou de métro pour explorer la plus grande ville du monde.
Paul Elek, This Other London (1951)
L'annonce donnait la description suivante: «Studio vie-travail spacieux». Mais ce n'était en réalité qu'une mansarde dans laquelle je ne pouvais me tenir debout qu'au milieu de la pièce. Quant à la «vue panoramique sur la Cité», si l'on ouvrait l'unique fenêtre de toit - ce qui équivalait à soulever l'écoutille d'un sous-marin par gros temps -, on parvenait à apercevoir le sommet de la tour de la Nat-West drapée dans l'impénétrable tristesse d'octobre.
Et que dire du «mobilier moderne»? Eh bien, peut-être était-ce une matière de goût, mais les tables et les chaises faites de planches de palette ne s'harmonisaient pas avec le mien, malgré l'originalité de leur design.
Seul le «cabinet de toilette indépendant» correspondait à sa description. Accessible à partir du palier du deuxième étage (à une volée de marches de la mansarde), il avait été construit en surplomb à l'arrière du bâtiment, en violation de toutes les règles d'urbanisme, par un homme connu dans le quartier sous le nom de «Rafik le Bâtisseur». Mesurant un mètre vingt sur un mètre cinquante, le lieu permettait à peine de loger un WC et une douche. Ce qui voulait dire que, pour se laver, il fallait d'abord enjamber le WC, en évitant deux seaux de plastique placés au sol en des endroits stratégiques pour recueillir l'eau de pluie qui tombait des fentes du plafond. Il n'y avait pas de lavabo et je remarquai que les locataires précédents s'étaient contentés de celui de la cuisine, également située au deuxième étage. Là, sur une paillasse d'acier inoxydable, au milieu d'une pile d'assiettes sales et de verres remplis de bière éventée et de mégots de cigarettes boursouflés, étaient posés deux brosses à dents chauves et un miroir moucheté de postillons séchés.
9,90 €
Disponible sur commande
EAN
9782070412716
Caractéristiques
EAN | 9782070412716 |
---|---|
Titre | Salaam London |
Auteur | Hall Tarquin - Chabert Jacques |
Editeur | FOLIO |
Largeur | 111mm |
Poids | 263gr |
Date de parution | 17/05/2010 |
Nombre de pages | 477 |
Emprunter ce livre | Vente uniquement |
Autres livres par l'auteur de " Salaam London " (Hall Tarquin - Chabert Jacques)
-
-
Shakespeare Nicholas - Chabert JacquesPriscilla. La vie cachée d'une Anglaise sous l'Occupation35,80 €
Dans la même catégorie ( Ecrivains voyageurs )
-
-
Dumas Alexandre - Escher M-C - Fiorina JocelynLe Speronare. La Sicile, impressions de voyage, Edition illustrée24,50 €
-
Breton André - Mauzé Marie - Flahutez Fabrice - WhCarnet de voyage chez les Indiens Hopi. Pack en 2 volumes22,10 €
Ma liste d’envies
Derniers articles ajoutés
Il n’y a aucun article dans votre liste d’envies.
- Commande avant 16h : Demain dans la boîte aux lettres !
- Livraison dès 3,50 €
- Retrait gratuit
- Paiement 100% sécurisé
4,6/5 - ⭐⭐⭐⭐⭐
2448 Avis - Source Google