La vérité sur William
Harvey Samantha - Pierre-Bon Catherine
STOCK
Ils sont venus, ils sont venus, pensait-il, et, ils étaient là, en effet tout autour de lui, qui tournoyaient dans l'obscurité, qui éclairaient l'obscurité. Tout cela n'est qu'une illusion disaient-ils. Jamais tu n'as été seul. Comme il était heureux de l'entendre. Il ouvrit les yeux, se tournant vers leurs membres luisants, et se répéta cet adage: rien ne se passe tant que rien ne bouge. Dans ce cas, il faut que je bouge. De jolis membres informes enveloppaient l'espace autour de lui ou n'étaient-ce que des nuées de lumière à la dérive? D'une extraordinaire beauté cependant, extraordinaire. Derrière son dos, un bruit attira son attention et l'arracha à son sommeil; un bruit à cent quatre-vingts degrés qui intailla des formes inquiétantes dans son esprit et commença, bien qu'à contrecoeur, à prendre sens au fond de lui. Je connais ce bruit. Il faut que je bouge.
Puis il ouvrit les yeux et se redressa. Il était dans ces premières minutes, ces moments meurtris du réveil où l'on se sent fragile, ces instants où le cerveau ramolli par le sommeil a peur d'un rien, où le monde ne pourrait pas être moins réconfortant: l'espace de ces quelques minutes, il se dit que l'enfer était descendu sur Terre. Ah Léo, quel ridicule tu fais! L'enfer et le reste. Ce genre d'idées ne te vient que lorsque tu es encore à moitié dans tes rêves. On entendait le hurlement lancinant des sirènes qui l'avaient réveillé. La pièce est en feu, se dit-il, mais cet avertissement résonnait sans grande conviction dans sa tête. Il n'y avait ni manifestation de chaleur, ni flammes. Il se leva et s'approcha de la fenêtre ouverte.
La fumée s'élevait à quelque huit cents mètres à l'est. Elle repoussait la nuit avec une étrange force musculaire. Il aurait pu s'agir de n'importe quel pâté de maisons - l'incendie pouvait se propager facilement par les terrasses du quartier résidentiel entre ici et Shoreditch. L'école et les rues commerçantes étaient par là, l'hôpital aussi, enfin, il espérait que non, pas l'hôpital. Cette seule idée faisait frémir. Mais non, Dieu merci, l'hôpital n'était pas là, il était beaucoup plus au sud, vers la cathédrale St. Paul. Il ouvrit un peu plus la fenêtre. L'air était chaud et sentait le brûlé; le son grave des sirènes retentissait dans les rues. Il la referma complètement.
Il retourna vers le canapé où il dormait. Hormis son caleçon, il était nu à cause de la chaleur, mais avait encore trop chaud. Qu'est-ce qu'il avait fait chaud en juillet, trop chaud pour garder la fenêtre fermée. Il s'allongea et tenta de se rendormir, les paumes tournées vers le haut, s'abandonnant. Va-t'en, pensa-t-il, puis tout haut, Va-t'en. Il pouvait aussi bien parler de la chaleur, du bruit, ou à vrai dire de tout ce qui lui traversait l'esprit et le tenait échoué là, lourd et engourdi.
Puis il ouvrit les yeux et se redressa. Il était dans ces premières minutes, ces moments meurtris du réveil où l'on se sent fragile, ces instants où le cerveau ramolli par le sommeil a peur d'un rien, où le monde ne pourrait pas être moins réconfortant: l'espace de ces quelques minutes, il se dit que l'enfer était descendu sur Terre. Ah Léo, quel ridicule tu fais! L'enfer et le reste. Ce genre d'idées ne te vient que lorsque tu es encore à moitié dans tes rêves. On entendait le hurlement lancinant des sirènes qui l'avaient réveillé. La pièce est en feu, se dit-il, mais cet avertissement résonnait sans grande conviction dans sa tête. Il n'y avait ni manifestation de chaleur, ni flammes. Il se leva et s'approcha de la fenêtre ouverte.
La fumée s'élevait à quelque huit cents mètres à l'est. Elle repoussait la nuit avec une étrange force musculaire. Il aurait pu s'agir de n'importe quel pâté de maisons - l'incendie pouvait se propager facilement par les terrasses du quartier résidentiel entre ici et Shoreditch. L'école et les rues commerçantes étaient par là, l'hôpital aussi, enfin, il espérait que non, pas l'hôpital. Cette seule idée faisait frémir. Mais non, Dieu merci, l'hôpital n'était pas là, il était beaucoup plus au sud, vers la cathédrale St. Paul. Il ouvrit un peu plus la fenêtre. L'air était chaud et sentait le brûlé; le son grave des sirènes retentissait dans les rues. Il la referma complètement.
Il retourna vers le canapé où il dormait. Hormis son caleçon, il était nu à cause de la chaleur, mais avait encore trop chaud. Qu'est-ce qu'il avait fait chaud en juillet, trop chaud pour garder la fenêtre fermée. Il s'allongea et tenta de se rendormir, les paumes tournées vers le haut, s'abandonnant. Va-t'en, pensa-t-il, puis tout haut, Va-t'en. Il pouvait aussi bien parler de la chaleur, du bruit, ou à vrai dire de tout ce qui lui traversait l'esprit et le tenait échoué là, lourd et engourdi.
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EAN
9782234073418
Caractéristiques
EAN | 9782234073418 |
---|---|
Titre | La vérité sur William |
Auteur | Harvey Samantha - Pierre-Bon Catherine |
Editeur | STOCK |
Largeur | 140mm |
Poids | 397gr |
Date de parution | 10/04/2013 |
Nombre de pages | 340 |
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