La paix des dupes. Un roman dans la Deuxième Guerre mondiale
Kerr Philip - Hel-Guedj Johan-Frédérik
LGF
Vendredi 1er octobre 1943
Washington, D.C.
L'Histoire m'entourait de toutes parts. Je la sentais présente partout, depuis la pendule Empire qui cliquetait sur l'élégant manteau de cheminée jusqu'au papier mural rouge vif d'où le Salon Rouge tirait son nom. Je l'avais sentie dès l'instant où j'étais entré dans la Maison-Blanche et où l'on m'avait introduit dans cette antichambre pour y attendre la secrétaire du Président. L'idée qu'Abraham Lincoln aurait pu se tenir là, sur ce même tapis de la Savonnerie où je me trouvais à présent, les yeux levés sur un énorme lustre, ou que Teddy Roosevelt aurait pu s'asseoir dans l'un de ces fauteuils capitonnés rouge et or, cette idée finit par m'envoûter, comme les yeux de la très belle femme dont le portrait était accroché au-dessus de la cheminée de marbre. Je me demandai pourquoi elle me rappelait ma Diana, et j'en arrivai à la conclusion que cela tenait au sourire de son visage d'une blancheur d'albâtre. Elle semblait me dire: «Tu aurais dû cirer tes chaussures, Willard.» Ou, mieux encore: «Tu aurais été bien inspiré de choisir une autre paire. Avec celles-ci, tu as l'air d'être venu ici à pied depuis Monticello.»
Osant à peine réinstaller dans le sofa au décor très chargé, par crainte de m'asseoir sur le fantôme de Dolley, l'épouse du Président James Madison, j'allai prendre place sur une chaise droite près de l'entrée. De me retrouver à la Maison-Blanche, voilà qui contrastait fort avec la manière dont j'avais envisagé cette soirée. Je m'étais organisé pour emmener Diana voir Gary Cooper et Ingrid Bergman dans Pour qui sonne le glas au cinéma Loew's, au croisement de la Troisième Rue et de F Street. Au milieu des boiseries richement sculptées et superbement polies de cet élégant mausolée rouge, la guerre, ou plutôt un film sur la guerre, n'aurait pu me paraître plus lointain.
Une autre minute s'écoula, et l'une des portes aux proportions si élégantes s'ouvrit sur une femme d'un certain âge, très soignée de sa personne, qui me lança un regard signifiant clairement qu'elle me soupçonnait d'avoir laissé une marque sur un fauteuil, puis, d'une voix blanche, m'invita à la suivre.
Washington, D.C.
L'Histoire m'entourait de toutes parts. Je la sentais présente partout, depuis la pendule Empire qui cliquetait sur l'élégant manteau de cheminée jusqu'au papier mural rouge vif d'où le Salon Rouge tirait son nom. Je l'avais sentie dès l'instant où j'étais entré dans la Maison-Blanche et où l'on m'avait introduit dans cette antichambre pour y attendre la secrétaire du Président. L'idée qu'Abraham Lincoln aurait pu se tenir là, sur ce même tapis de la Savonnerie où je me trouvais à présent, les yeux levés sur un énorme lustre, ou que Teddy Roosevelt aurait pu s'asseoir dans l'un de ces fauteuils capitonnés rouge et or, cette idée finit par m'envoûter, comme les yeux de la très belle femme dont le portrait était accroché au-dessus de la cheminée de marbre. Je me demandai pourquoi elle me rappelait ma Diana, et j'en arrivai à la conclusion que cela tenait au sourire de son visage d'une blancheur d'albâtre. Elle semblait me dire: «Tu aurais dû cirer tes chaussures, Willard.» Ou, mieux encore: «Tu aurais été bien inspiré de choisir une autre paire. Avec celles-ci, tu as l'air d'être venu ici à pied depuis Monticello.»
Osant à peine réinstaller dans le sofa au décor très chargé, par crainte de m'asseoir sur le fantôme de Dolley, l'épouse du Président James Madison, j'allai prendre place sur une chaise droite près de l'entrée. De me retrouver à la Maison-Blanche, voilà qui contrastait fort avec la manière dont j'avais envisagé cette soirée. Je m'étais organisé pour emmener Diana voir Gary Cooper et Ingrid Bergman dans Pour qui sonne le glas au cinéma Loew's, au croisement de la Troisième Rue et de F Street. Au milieu des boiseries richement sculptées et superbement polies de cet élégant mausolée rouge, la guerre, ou plutôt un film sur la guerre, n'aurait pu me paraître plus lointain.
Une autre minute s'écoula, et l'une des portes aux proportions si élégantes s'ouvrit sur une femme d'un certain âge, très soignée de sa personne, qui me lança un regard signifiant clairement qu'elle me soupçonnait d'avoir laissé une marque sur un fauteuil, puis, d'une voix blanche, m'invita à la suivre.
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EAN
9782253162414
Caractéristiques
EAN | 9782253162414 |
---|---|
Titre | La paix des dupes. Un roman dans la Deuxième Guerre mondiale |
Auteur | Kerr Philip - Hel-Guedj Johan-Frédérik |
Editeur | LGF |
Largeur | 110mm |
Poids | 325gr |
Date de parution | 03/10/2012 |
Nombre de pages | 618 |
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