De Galton à Rothman. Les grands textes de l'épidémiologie au XXe siècle
Leplège Alain - Bizouarn Philippe - Coste Joël
HERMANN
Extrait de l'introduction générale d'Alain Leplège, Philippe Bizouarn et Joël Coste
Au XXe siècle, l'épidémiologie a connu un essor remarquable et a acquis le statut de discipline scientifique grâce à une standardisation et une mathématisation accrues de ses méthodes. Cette évolution lui a permis de produire des connaissances, d'une précision inconnue jusque-là, sur la fréquence de nombreuses maladies dans les populations les plus variées, et ainsi de faire la part de la réalité des faits pathologiques et des préoccupations (voire des fantasmes) des sociétés ou de la médecine. Elle a aussi permis d'identifier certaines causes de maladies (comme le tabagisme pour différents cancers) ou des facteurs de risque ayant conduit à l'identification ultérieure des agents causals (pour certaines maladies infectieuses). Elle a enfin permis d'évaluer de manière plus exacte l'efficacité des mesures préventives ainsi que la performance des méthodes diagnostiques, pronostiques et thérapeutiques. La régression de nombreuses maladies infectieuses puis, à la fin du xxc siècle, la diminution de l'incidence de plusieurs maladies chroniques (les maladies cardiovasculaires, certains cancers) dans les populations occidentales est en bonne partie redevable à l'essor de l'épidémiologie qu'elle soit populationnelle (descriptive, étiologique, évaluative) ou clinique. Cet essor de l'épidémiologie s'est inscrit dans une continuité historique qui remonte à l'Antiquité grecque et dont on trouve des développements importants au Moyen-Âge et à l'Époque Moderne. Au XIXe siècle, l'épidémiologie prit une orientation nettement quantitative, à la suite de la rencontre du mouvement statistique (initié par William Petty, et amplifié au XVIIIe siècle avec l'arithmétique politique) avec les théories des probabilités (développé notamment par Laplace), mais c'est une seconde vague d'innovations, se formant dans les premières décennies du XXe siècle, et associant l'inventivité mathématique et l'inventivité méthodologique (en matière de procédures expérimentales ou quasi-expérimentales adaptées à l'étude des populations humaines) qui donna à l'épidémiologie le statut de discipline scientifique qu'on lui reconnaît aujourd'hui.
L'épidémiologie ne dispose pas aujourd'hui de manuel d'épistémologie ni même d'ouvrage d'histoire de référence. Le caractère récent de la dernière évolution scientifique vécue par la discipline, que nous venons de rappeler, explique en partie cette double lacune. À l'intérieur de la discipline, la prise de conscience historique est d'ailleurs récente: si l'on excepte des travaux pionniers des Lilienfeld dans les années 1970-80, elle n'intervint qu'au milieu des années 1990 et ne se concrétisa qu'au milieu des années 2000 avec deux ouvrages collectifs [1,2] et quelques rééditions de textes passés à la postérité, assortis de commentaires contemporains, publiés notamment dans l'American Journal of Epidemiology. À l'extérieur de la discipline, rares furent les historiens et les philosophes à consacrer des travaux à l'épidémiologie du XXe siècle [3-9].
Au XXe siècle, l'épidémiologie a connu un essor remarquable et a acquis le statut de discipline scientifique grâce à une standardisation et une mathématisation accrues de ses méthodes. Cette évolution lui a permis de produire des connaissances, d'une précision inconnue jusque-là, sur la fréquence de nombreuses maladies dans les populations les plus variées, et ainsi de faire la part de la réalité des faits pathologiques et des préoccupations (voire des fantasmes) des sociétés ou de la médecine. Elle a aussi permis d'identifier certaines causes de maladies (comme le tabagisme pour différents cancers) ou des facteurs de risque ayant conduit à l'identification ultérieure des agents causals (pour certaines maladies infectieuses). Elle a enfin permis d'évaluer de manière plus exacte l'efficacité des mesures préventives ainsi que la performance des méthodes diagnostiques, pronostiques et thérapeutiques. La régression de nombreuses maladies infectieuses puis, à la fin du xxc siècle, la diminution de l'incidence de plusieurs maladies chroniques (les maladies cardiovasculaires, certains cancers) dans les populations occidentales est en bonne partie redevable à l'essor de l'épidémiologie qu'elle soit populationnelle (descriptive, étiologique, évaluative) ou clinique. Cet essor de l'épidémiologie s'est inscrit dans une continuité historique qui remonte à l'Antiquité grecque et dont on trouve des développements importants au Moyen-Âge et à l'Époque Moderne. Au XIXe siècle, l'épidémiologie prit une orientation nettement quantitative, à la suite de la rencontre du mouvement statistique (initié par William Petty, et amplifié au XVIIIe siècle avec l'arithmétique politique) avec les théories des probabilités (développé notamment par Laplace), mais c'est une seconde vague d'innovations, se formant dans les premières décennies du XXe siècle, et associant l'inventivité mathématique et l'inventivité méthodologique (en matière de procédures expérimentales ou quasi-expérimentales adaptées à l'étude des populations humaines) qui donna à l'épidémiologie le statut de discipline scientifique qu'on lui reconnaît aujourd'hui.
L'épidémiologie ne dispose pas aujourd'hui de manuel d'épistémologie ni même d'ouvrage d'histoire de référence. Le caractère récent de la dernière évolution scientifique vécue par la discipline, que nous venons de rappeler, explique en partie cette double lacune. À l'intérieur de la discipline, la prise de conscience historique est d'ailleurs récente: si l'on excepte des travaux pionniers des Lilienfeld dans les années 1970-80, elle n'intervint qu'au milieu des années 1990 et ne se concrétisa qu'au milieu des années 2000 avec deux ouvrages collectifs [1,2] et quelques rééditions de textes passés à la postérité, assortis de commentaires contemporains, publiés notamment dans l'American Journal of Epidemiology. À l'extérieur de la discipline, rares furent les historiens et les philosophes à consacrer des travaux à l'épidémiologie du XXe siècle [3-9].
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EAN
9782705680800
Caractéristiques
EAN | 9782705680800 |
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Titre | De Galton à Rothman. Les grands textes de l'épidémiologie au XXe siècle |
Auteur | Leplège Alain - Bizouarn Philippe - Coste Joël |
Editeur | HERMANN |
Largeur | 170mm |
Poids | 384gr |
Date de parution | 14/09/2011 |
Nombre de pages | 234 |
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