UNITED EMMERDEMENTS OF NEW ORDER/UNITED PROBLEMS OF COUT DE LA MAIN-D'OEUVRE

Massera Jean-Charles

POL

"United emmerdements of New Order" et "United problems of Coût de la Main d'oeuvre" sont deux textes qui poursuivent l'oeuvre proprement littéraire de Jean-Charles Masséra commencée chez nous avec, vous vous en souvenez, "France, guide de l'utilisateur". On retrouve ici, mais affinés, rendus plus efficaces, et plus drôles encore en même temps que plus glaçants, les mêmes procédés de dérision et de mise en perspective d'un certain nombre de dysfonctionnements sociaux et mentaux contemporains. Ainsi "United emmerdements of New Order" traite-t-il de problèmes aussi lourds et graves que l'immigration, l'asile politique, la globalisation, l'exploitation du tiers monde, les bavures policières, la prostitution, la situation au Moyen-Orient en mêlant textes officiels et légaux, clichés de langage, articles de journaux, langue de bois administrative ou politique et en les déréglant par leur simple confrontation ou leur accélération - et aussi plus insidieusement, en les pervertissant par l'introduction d'éléments hétérogènes (comme des vulgarités, des expressions familières, etc.). "United Problems of Coût de la Main d'oeuvre" est un texte qui se présente comme un questionnaire avec ses réponses (il sera d'ailleurs monté au théâtre), un questionnaire portant sur les problèmes économiques actuels et les inquiétudes qu'ils suscitent. Les questions sont d'un style volontairement familier, intégrant des problèmes très précis de fins de mois ou de licenciement, les réponses partent de la langue de bois des analystes, des prospectivistes, des économistes et sont déréglées par les questions elles-mêmes ou par un emballement langagier du plus bel effet comique. Mais, et c'est là que réside le talent de Masséra, l'un des talents de Masséra, le comique devient avec lui un instrument éminemment politique, et ses textes en ridiculisant ce que la presse écrite, parlée, télévisée, ainsi que les politiques déversent à longueur d'années de propos convenus et creux, de pensée unique, ses textes deviennent de redoutables machines de guerre contre une société qui pour se globaliser, comme on sait, n'en est pas moins totalement sauvage et nocive. Jean-Charles Masséra est critique d'art. Après ceux du troisième et la soeur à Christian, c'est maintenant au tour de ma fille de connaître les effets de la crise financière et économique. Sommes-nous à la veille d'un krach analogue à celui de 1929 ? Non, je n'le crois vraiment pas, la situation n'est pas comparable. D'abord parce que les banques centrales sont beaucoup plus intelligentes qu'en 1929. A l'époque, le fait qu'on mangeait pas d'la viande tous les jours avait été aggravé par la réserve fédérale américaine, qui avait freiné l'économie au lieu de la stimuler. Ensuite, l'économie mondiale est aujourd'hui en meilleure forme qu'au début du siècle, elle dispose désormais de gisements de productivité importants et surtout d'une grande flexibilité dans l'utilisation des ressources humaines. Pour prendre un exemple précis, la venue des huissiers chez ceux du troisième a montré que les pays du G7 et les institutions internationales savaient se concerter. Quant au problème de votre fille, qui vient de recevoir sa lettre, même si, de toute évidence, sa situation ne relève pas directement des décisions du G7, vous avez toutes sortes de protections qui n'existaient pas en 1929 : la garantie des dépôts dans les banques, le droit des actionnaires, le système de sécurité sociale, les allocations-chômages, etc. La soeur à Christian, qui elle arrive en fin d'droits, est aujourd'hui très critique sur le système financier international auquel elle attribue la responsabilité de son licenciement. Est-ce également votre analyse ? Tout l'monde cherche la formule qui permettrait de trouver la stabilité financière et économique idéale pour la soeur à Christian ou votre fille. L'action du FMI et de la Banque Mondiale aura au moins permis d'endiguer la contagion. Faut-il aller plus loin, en contrôlant les flux de capitaux à court terme ? C'est peut-être souhaitable, mais je ne sais pas du tout si c'est possible. J'ai bien peur qu'en imposant des contrôles, on ne fasse plus de tort aux entreprises que de bien à la soeur de votre Christian ou à votre fille. En revanche, je crois qu'une meilleure surveillance des systèmes bancaires et une plus grande transparence des comptes, notamment les comptes de ceux qui par contre, là, savent te trouver quand t'as pas payé ton tiers, et ceux des banques qui t'interdisent de chéquier parce que t'as dépassé ton découvert autorisé de 200 balles, mais qui trouvent tout à fait normal que tu doives attendre une semaine pour toucher un virement qu'a été fait depuis plus d'une semaine, seraient souhaitables pour diminuer les risques de voir des salariés, comme votre mari, faire partie de la vague de septembre. Reste la question des pouvoirs du FMI sur la situation mensuelle de la soeur à Christian ou celle de votre fille. Doit-il donner des avertissements préalables ? Peut-il prévenir les crises financières ? Nous allons aborder ces problèmes au cours des prochains mois. Notez bien qu'il y a, sur ces sujets qui ne changeront rien à la situation mensuelle de votre fille, davantage de concertations internationales qu'il n'y en a jamais eu.

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EAN
9782867448652
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