ART ET VILLE CONTEMPORAINE

Mourey Jean-Pierre - Ramaut-Chevassus Béatrice

PU SAINT ETIENN

Univers urbain, pratiques artistiquesJean-Pierre MoureyPrendre en charge la ville, ses rythmes et ses flux est une tâche problématique pour l'artiste qui veut représenter ou intervenir sur ceux-ci. D'ailleurs est-ce encore un corps défini par une forme, des structures? La ville contemporaine est flux électronique, réseaux qui la parcourent, la traversent, la sillonnent. La ville est de moins en moins un corps constitué avec un centre et une périphérie, elle n'est pas une morphologie à un seul niveau d'usage, de pratique et de lecture. Même si l'on peut en faire une cartographie, celle-ci, toujours statique, aura du mal à intégrer, transcrire les multiples trajets, parcours, vitesses qui font la ville. Cette multiplicité des réseaux piétonniers, automobiles, ferroviaires, téléphoniques, télématiques en font le lieu de la téléportation généralisée, de la mobilité sans fin. Cet espace-temps fluide, infini, qui tourne parfois en boucle traverse de partout les murs et les limites de la ville. On a appelé cet espace l'«urbain», on peut l'appeler «techno-urbain».Les flux ont des supports variés: routes, avenues, couloirs fléchés, câbles, ondes. Ce qui transite est tout aussi divers: véhicules, bicyclettes, corps des humains, des animaux, objets, signes, messages codés, numérisés. Ces flux de personnes, de matières (eau, gaz), d'objets et de signes transitent à des rythmes différents. Le pas du marcheur frôle ou s'éloigne des voitures qui filent à des vitesses variées, les messages visuels défilent sur les façades, les flux électroniques transitent à haut débit. Le jour et la nuit, leur alternance, arrêtent ou réduisent certaines activités; d'autres flux continuent sans fin.Ces flux et ces rythmes sont pour certains liés à notre corps, à nos biorythmes, à nos capacités de déplacements, de préhension, d'ingestion. La vitesse et la puissance de nos jambes, de nos bras, de nos mains vont déterminer les vitesses d'ouverture et de fermeture d'une porte d'ascenseur, d'un portail, lorsqu'ils prennent en compte par des capteurs nos ordres, nos signaux. Les automates se développent, couvrent le champ sociétal; ils réalisent les tâches de communication, de réservation, de paiement, d'enregistrement. Les feux rouges qui régulent la circulation, les ouvertures de barrières, de portillons, le temps de réponse aux questions et aux consignes de l'automate sont en partie préréglées, même si l'utilisateur peut émettre un signal. Et une majorité de ces flux circule sans notre volonté: messages électroniques, débits en mégabits dans les fibres optiques, par les ondes et sur les écrans des ordinateurs, des terminaux. Le sonore et le visuel sont régis par un système automatique, en partie interactif, qui nous englobe, nous traverse de façon invisible. Système pluriel, à multivitesses; à trajets multiples. Tout point d'émission est un acteur (ou plutôt un agent) en puissance; la puissance n'est plus centrée, centralisée selon les anciens modèles étatiques, industriels. Tel est le techno-urbain omniprésent et diffus, contraignant et plus ou moins visible, immanent et gérant la collectivité humaine.(...)

25,00 €
Disponible sur commande
EAN
9782862726151
Découvrez également sur ce thème nos catégories Arts , Soldes , Sciences humaines , Santé , Promotions , Papeterie , Littérature , Langues et Scolaire , Jeux-Jouets , BD-Manga , Bons cadeaux Internet , Chèques cadeaux , Emballages , Frais de port , Histoire - Actu - Eco , Jeunesse , Entreprise - Droit - Economie , Loisirs et nature , Sciences , Voyage , Histoire - Actu , Occasions dans la section Livres