L'art de culpabiliser

Neuburger Robert - Tirabosco Tom

PAYOT

Extrait de l'introduction:Honte, séduction et culpabilité«C'est de ta faute si... la voiture est tombée en panne, on s'est perdus, le lave-vaisselle a rendu l'âme, notre fils a échoué en maths, le gâteau est brûlé, ma chemise est mal repassée, on passe les vacances dans un lieu pourri, notre couple s'est planté, ma carrière a été sacrifiée, on s'est mariés, je t'ai trompé(e), je suis devenu(e) violent(e), nous n'avons plus d'amis, je suis déprimé(e), je suis tombé(e) malade, je bois, je ne vois plus mes enfants...»Les griefs, dans les couples, ne manquent pas - et avec eux, surtout, les occasions de rendre l'autre responsable, voire coupable de tous les maux! Ce livre sera moins consacré au sentiment de culpabilité qu'à la façon d'utiliser l'arme de la culpabilisation, dont les couples, aujourd'hui, semblent être particulièrement friands.Pourquoi les problématiques de couples sont-elles plus qu'auparavant envahies par des reproches, des accusations et en particulier des tentatives de culpabiliser l'autre? Pour régler les conflits et les problèmes, en effet, les couples disposaient d'autres outils. L'un d'eux était la violence, une violence essentiellement masculine qui, de nos jours, est unanimement et fort justement réprouvée.Autre «arme» passée de mode: la séduction. Du côté des hommes, elle a très mauvaise presse, le séducteur étant considéré, aujourd'hui, soit comme un don Juan, soit comme un gigolo, un profiteur de femmes. Et du côté des femmes, la séduction est assimilée à une soumission, à une humiliation, voire à de la prostitution. Pourtant, la séduction a ses lettres de noblesse: pensons à Esther qui, à l'instigation de son oncle, séduisit Assuérus pour obtenir que les accusations injustes d'Amman contre les Juifs soient levées et se retournent contre l'accusateur; ou bien à Cléopâtre, qui sauva son royaume en séduisant successivement César puis Marc Antoine.Faire honte à l'autre est le troisième moyen utilisé pour régler les problèmes de couple. Rappelons la «femme adultère» montrée du doigt à la communauté et dont la conduite, ou plutôt l'inconduite, retombait sur le mari moqué, qualifié d'épithètes peu valorisantes (cocu, cornard) et caricaturé par une tête surmontée d'une imposante paire de cornes. De même, il y a seulement quelques décennies, l'opprobre social s'abattait sur les divorcés au point d'en affecter leurs descendants: il n'était pas bien vu d'épouser la fille ou le fils de divorcés. En cas de conflit ou de tromperies au sein des couples, la société et la famille jouaient donc un rôle important. Elles avaient un droit de regard. C'étaient des partenaires qui comptaient. Aujourd'hui, ce rôle est mineur. Il est devenu difficile d'utiliser la menace de dénoncer aux proches des faits répréhensibles à l'échelle du couple pour faire honte au coupable et penser que celui-ci pourrait en être durablement affecté.

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EAN
9782228905381
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