Otium. Art, éducation, démocratie
Pire Jean-Miguel - Loisy Jean de
ACTES SUD
Description :
Dans l'antiquité, l'otium était considéré comme l'un des moments les plus désirables de l'existence. Libéré des tâches vitales, affranchis des préjugés, des croyances et des intérêts, les hommes libres pouvaient s'y livrer à la culture du for intérieur, du goût, du jugement, à la quête désintéressée du sens, de la beauté, des valeurs, de la vérité. Cette part d'humanité menacée par l'injonction d'efficacité que nous impose le marché, peut être précisément désignée par l'otium. Loin de toute nostalgie, il s'agit d'éclairer les sources d'une liberté et d'une créativité aujourd'hui compromises par l'hégémonie du marché. Il s'agit aussi d'identifier la responsabilité de l'État démocratique dans l'accès de tous à ce loisir studieux et émancipateur.
4e de couverture :
Le négoce envahit désormais nos vies. Converties en "temps de cerveau disponible", la rêverie, l'étude, la contemplation gratuites n'ont plus guère de place dans un univers entièrement marchandisé. Nous comprenons que cette mutation altère une part précieuse de notre existence mais nous peinons à la nommer. D'origine latine, le mot "négoce" vient de necotium, c'est-à-dire la négation du loisir. Dans l'Antiquité, le loisir était pourtant considéré comme l'un des moments les plus désirables et les plus vertueux de la vie. Affranchis des tâches élémentaires, des préjugés, des croyances, des intérêts, les citoyens pouvaient se dédier à la quête du sens, de la beauté, de la sagesse. Notamment grâce à l'otium studieux, ils jouissaient du plus haut degré d'autonomie et de désintéressement jamais inventé. Plus tard, au lieu de s'étendre à tous, l'otium se vit dénigré par la morale dominante qui le considérait improductif. En revanche, pour une minorité, il restait indissociable de la vraie liberté et de tout projet démocratique
Revisitant cette histoire méconnue, Jean-Miguel Pire montre combien la redécouverte du loisir studieux peut nous émanciper. Il se demande comment la République peut aider chacun à jouir enfin d'un otium fécond pour lui-même et pour sa contribution au bien commun. Longtemps jugée futile au pays de Descartes, l'éducation artistique représente ici la meilleure des initiations : inutile, incalculable, irréductible, l'art n'est-il pas "ce qu'il y a de plus réel, la plus austère école de la vie, et le vrai jugement dernier" comme l'écrivit Proust ?
Notes Biographiques :
Sociologue et historien, chercheur à l'EPHE, spécialiste des politiques d'éducation artistique et d'histoire du libéralisme, Jean-Miguel Pire a également été rapporteur général du Haut Conseil de l'éducation artistique et culturelle.
Dans l'antiquité, l'otium était considéré comme l'un des moments les plus désirables de l'existence. Libéré des tâches vitales, affranchis des préjugés, des croyances et des intérêts, les hommes libres pouvaient s'y livrer à la culture du for intérieur, du goût, du jugement, à la quête désintéressée du sens, de la beauté, des valeurs, de la vérité. Cette part d'humanité menacée par l'injonction d'efficacité que nous impose le marché, peut être précisément désignée par l'otium. Loin de toute nostalgie, il s'agit d'éclairer les sources d'une liberté et d'une créativité aujourd'hui compromises par l'hégémonie du marché. Il s'agit aussi d'identifier la responsabilité de l'État démocratique dans l'accès de tous à ce loisir studieux et émancipateur.
4e de couverture :
Le négoce envahit désormais nos vies. Converties en "temps de cerveau disponible", la rêverie, l'étude, la contemplation gratuites n'ont plus guère de place dans un univers entièrement marchandisé. Nous comprenons que cette mutation altère une part précieuse de notre existence mais nous peinons à la nommer. D'origine latine, le mot "négoce" vient de necotium, c'est-à-dire la négation du loisir. Dans l'Antiquité, le loisir était pourtant considéré comme l'un des moments les plus désirables et les plus vertueux de la vie. Affranchis des tâches élémentaires, des préjugés, des croyances, des intérêts, les citoyens pouvaient se dédier à la quête du sens, de la beauté, de la sagesse. Notamment grâce à l'otium studieux, ils jouissaient du plus haut degré d'autonomie et de désintéressement jamais inventé. Plus tard, au lieu de s'étendre à tous, l'otium se vit dénigré par la morale dominante qui le considérait improductif. En revanche, pour une minorité, il restait indissociable de la vraie liberté et de tout projet démocratique
Revisitant cette histoire méconnue, Jean-Miguel Pire montre combien la redécouverte du loisir studieux peut nous émanciper. Il se demande comment la République peut aider chacun à jouir enfin d'un otium fécond pour lui-même et pour sa contribution au bien commun. Longtemps jugée futile au pays de Descartes, l'éducation artistique représente ici la meilleure des initiations : inutile, incalculable, irréductible, l'art n'est-il pas "ce qu'il y a de plus réel, la plus austère école de la vie, et le vrai jugement dernier" comme l'écrivit Proust ?
Notes Biographiques :
Sociologue et historien, chercheur à l'EPHE, spécialiste des politiques d'éducation artistique et d'histoire du libéralisme, Jean-Miguel Pire a également été rapporteur général du Haut Conseil de l'éducation artistique et culturelle.
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EAN
9782330130251
Caractéristiques
EAN | 9782330130251 |
---|---|
Titre | Otium. Art, éducation, démocratie |
Auteur | Pire Jean-Miguel - Loisy Jean de |
Editeur | ACTES SUD |
Largeur | 116mm |
Poids | 214gr |
Date de parution | 26/02/2020 |
Nombre de pages | 220 |
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