LA GRANDE ECOLE. Approche sociologique des compétences enfantines
Rayou Patrick
PUF
Résumé :
Dans un monde scolaire aujourd'hui passablement désajusté, l'école primaire fait figure d'exception. Les adultes continuent en effet de la considérer comme un lieu d'apprentissages fondamentaux, intellectuels et sociaux. Les écoliers, pour leur part, y voient, comme le firent leurs parents, la " grande école " dans laquelle ils se préparent à devenir des hommes et des femmes accomplis. Faut-il cependant réduire leur confiance à un pur et simple conformisme vis-à-vis des attentes des " grandes personnes " ? Pour peu qu'on les interroge, il semble en effet que les enfants sont toujours capables de dire ce qui, selon eux, est légitime et ce qui ne l'est pas. En rendant compte de leurs points de vue, ils manifestent des compétences qui ne procèdent vraisemblablement ni d'une intériorisation pure et simple des catégories des adultes, ni de virtualités endogènes, individuelles ou collectives. Ces compétences paraissent se construire en grande partie dans leur expérience sociale à l'école. Pour éprouver cette hypothèse, cette recherche, réalisée dans le cadre du Groupe d'études sociologiques de l'INRP, s'est penchée sur deux situations du monde scolaire, différemment organisées par les adultes : la classe et la récréation. Elle a voulu déterminer les raisons pour lesquelles on s'engage dans les apprentissages scolaires, celles qui contribuent à faire de la cour un lieu de confrontations, d'échanges intenses et cependant préservé des désordres majeurs. Les questionnaires et entretiens, qui ont concerné les enfants de plusieurs écoles de province et de la banlieue parisienne, ont tenté de mettre en évidence une spécificité des constructions enfantines, mais aussi les points d'ancrage à partir desquels s'élaborent les opinions et pratiques citoyennes des hommes de demain. Car l'activité des enfants, comme élèves et comme pairs, peut être qualifiée de politique, au sens où elle vise, tout comme celle des adultes à réduire les incertitudes de la vie collective, à pacifier les rapports humains par une définition, une hiérarchisation, une mise en ?uvre de principes légitimes.
Dans un monde scolaire aujourd'hui passablement désajusté, l'école primaire fait figure d'exception. Les adultes continuent en effet de la considérer comme un lieu d'apprentissages fondamentaux, intellectuels et sociaux. Les écoliers, pour leur part, y voient, comme le firent leurs parents, la " grande école " dans laquelle ils se préparent à devenir des hommes et des femmes accomplis. Faut-il cependant réduire leur confiance à un pur et simple conformisme vis-à-vis des attentes des " grandes personnes " ? Pour peu qu'on les interroge, il semble en effet que les enfants sont toujours capables de dire ce qui, selon eux, est légitime et ce qui ne l'est pas. En rendant compte de leurs points de vue, ils manifestent des compétences qui ne procèdent vraisemblablement ni d'une intériorisation pure et simple des catégories des adultes, ni de virtualités endogènes, individuelles ou collectives. Ces compétences paraissent se construire en grande partie dans leur expérience sociale à l'école. Pour éprouver cette hypothèse, cette recherche, réalisée dans le cadre du Groupe d'études sociologiques de l'INRP, s'est penchée sur deux situations du monde scolaire, différemment organisées par les adultes : la classe et la récréation. Elle a voulu déterminer les raisons pour lesquelles on s'engage dans les apprentissages scolaires, celles qui contribuent à faire de la cour un lieu de confrontations, d'échanges intenses et cependant préservé des désordres majeurs. Les questionnaires et entretiens, qui ont concerné les enfants de plusieurs écoles de province et de la banlieue parisienne, ont tenté de mettre en évidence une spécificité des constructions enfantines, mais aussi les points d'ancrage à partir desquels s'élaborent les opinions et pratiques citoyennes des hommes de demain. Car l'activité des enfants, comme élèves et comme pairs, peut être qualifiée de politique, au sens où elle vise, tout comme celle des adultes à réduire les incertitudes de la vie collective, à pacifier les rapports humains par une définition, une hiérarchisation, une mise en ?uvre de principes légitimes.
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EAN
9782130497318
Caractéristiques
EAN | 9782130497318 |
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Titre | LA GRANDE ECOLE. Approche sociologique des compétences enfantines |
Auteur | Rayou Patrick |
Editeur | PUF |
Largeur | 135mm |
Poids | 268gr |
Date de parution | 08/01/1999 |
Nombre de pages | 208 |
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