Les Triades. La menace occultée
Rodier Alain
DU ROCHER
Extrait de l'introduction
Il n'est pas anodin d'écrire sur la criminalité organisée chinoise. Cela comporte même parfois certains risques. Ainsi, le mercredi 18 mai 2005, Wen Zong, le correspondant du journal Nanfang Dushi Bao qui avait eu l'outrecuidance de rédiger un article sur la triade Sun Yee On, s'est fait sectionner deux doigts de la main droite par des hommes de main de cette organisation criminelle célèbre à Hongkong. Le symbole est fort: ce sont les doigts «tenant le stylo» qui ont été ainsi amputés.
Il faut reconnaître que les triades chinoises ont en sainte horreur toute publicité en dehors de celle qu'elles peuvent se faire à travers des films tournés sous leur contrôle. Ces derniers contribuent toujours à accréditer leur réputation d'honneur, de courage et d'invincibilité. La réalité est malheureusement bien plus prosaïque: ce ne sont que des organisations criminelles qui utilisent tous les moyens illégaux pour faire de l'argent le plus facilement possible.
Très prochainement, le 18e Congrès du Parti communiste chinois (PCC) va élire les trois cents membres du Comité central. Ce dernier va désigner à son tour un nouveau Politburo de 25 membres qui aura en charge les affaires de l'Empire du milieu. Ce terme de «milieu» doit être pris au sens propre comme au figuré. En effet, la criminalité organisée chinoise constitue une menace planétaire de tout premier ordre en raison de l'immensité de ses moyens humains et financiers, et du fait qu'elle est utilisée par Pékin pour appuyer secrètement sa politique étrangère. Un autre surnom révélateur est parfois donné à la Chine, celui de la «République des malfrats». Cette dénomination, certes un peu péremptoire, provient du fait qu'à l'intérieur, nombre de politiques et de fonctionnaires chinois sont corrompus, notamment par des personnes ayant des liens avec le crime organisé. Le PCC tente bien d'endiguer ce phénomène à grand renfort de campagnes de presse mettant en avant la mise en accusation de responsables parfois placés à des postes importants. Mais il semble que ce sont les cas jugés trop «voyants» qui sont ainsi mis en exergue. Ceux qui parviennent à se montrer plus discrets ne sont pas inquiétés, surtout si leur action favorise le développement «harmonieux» de l'économie chinoise. Les autorités savent alors détourner pudiquement les yeux des profits illégaux gagnés par ces «ripoux aux intentions patriotiques».
Cette criminalité qui gangrène la Chine en profondeur depuis de très longues années s'est désormais étendue au monde entier. Dans un premier temps, elle a suivi les flux migratoires qui ont conduit au XIXe siècle nombre de Chinois à chercher une amélioration de leurs conditions de vie en s'expatriant, notamment vers le continent nord-américain et vers l'Europe. Elle a considérablement augmenté ses activités et ses profits grâce à l'ouverture des frontières à l'économie de marché et au boom des transports internationaux. L'amélioration colossale des moyens de communication, particulièrement via le développement de l'internet, a également favorisé son expansion mondiale.
Il n'est pas anodin d'écrire sur la criminalité organisée chinoise. Cela comporte même parfois certains risques. Ainsi, le mercredi 18 mai 2005, Wen Zong, le correspondant du journal Nanfang Dushi Bao qui avait eu l'outrecuidance de rédiger un article sur la triade Sun Yee On, s'est fait sectionner deux doigts de la main droite par des hommes de main de cette organisation criminelle célèbre à Hongkong. Le symbole est fort: ce sont les doigts «tenant le stylo» qui ont été ainsi amputés.
Il faut reconnaître que les triades chinoises ont en sainte horreur toute publicité en dehors de celle qu'elles peuvent se faire à travers des films tournés sous leur contrôle. Ces derniers contribuent toujours à accréditer leur réputation d'honneur, de courage et d'invincibilité. La réalité est malheureusement bien plus prosaïque: ce ne sont que des organisations criminelles qui utilisent tous les moyens illégaux pour faire de l'argent le plus facilement possible.
Très prochainement, le 18e Congrès du Parti communiste chinois (PCC) va élire les trois cents membres du Comité central. Ce dernier va désigner à son tour un nouveau Politburo de 25 membres qui aura en charge les affaires de l'Empire du milieu. Ce terme de «milieu» doit être pris au sens propre comme au figuré. En effet, la criminalité organisée chinoise constitue une menace planétaire de tout premier ordre en raison de l'immensité de ses moyens humains et financiers, et du fait qu'elle est utilisée par Pékin pour appuyer secrètement sa politique étrangère. Un autre surnom révélateur est parfois donné à la Chine, celui de la «République des malfrats». Cette dénomination, certes un peu péremptoire, provient du fait qu'à l'intérieur, nombre de politiques et de fonctionnaires chinois sont corrompus, notamment par des personnes ayant des liens avec le crime organisé. Le PCC tente bien d'endiguer ce phénomène à grand renfort de campagnes de presse mettant en avant la mise en accusation de responsables parfois placés à des postes importants. Mais il semble que ce sont les cas jugés trop «voyants» qui sont ainsi mis en exergue. Ceux qui parviennent à se montrer plus discrets ne sont pas inquiétés, surtout si leur action favorise le développement «harmonieux» de l'économie chinoise. Les autorités savent alors détourner pudiquement les yeux des profits illégaux gagnés par ces «ripoux aux intentions patriotiques».
Cette criminalité qui gangrène la Chine en profondeur depuis de très longues années s'est désormais étendue au monde entier. Dans un premier temps, elle a suivi les flux migratoires qui ont conduit au XIXe siècle nombre de Chinois à chercher une amélioration de leurs conditions de vie en s'expatriant, notamment vers le continent nord-américain et vers l'Europe. Elle a considérablement augmenté ses activités et ses profits grâce à l'ouverture des frontières à l'économie de marché et au boom des transports internationaux. L'amélioration colossale des moyens de communication, particulièrement via le développement de l'internet, a également favorisé son expansion mondiale.
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EAN
9782268074771
Caractéristiques
EAN | 9782268074771 |
---|---|
Titre | Les Triades. La menace occultée |
Auteur | Rodier Alain |
Editeur | DU ROCHER |
Largeur | 147mm |
Poids | 268gr |
Date de parution | 07/12/2012 |
Nombre de pages | 206 |
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