Critique du discours STM scientifique, technique et marchand. Essai sur la servitude formelle

Roth Dominique Jacques

ERES

La passion de l'ignorance: le mythe de l'économie de croissanceLa passion de l'ignorance imprègne la sphère publique. Or toute analyse, quelle qu'elle soit, suppose l'atténuation de la passion de l'ignorance. Méconnaissant la forme scientifique, technique et marchande qui la contamine, la croyance néolibérale ne peut prétendre à la supériorité de son discours. Le macrocosme néolibéral qui prône la supériorité du marché libre désentravé de toute intervention étatique pour assurer la «liberté» et le «bonheur» de l'homme, n'a jamais été aussi dispendieux que depuis que ses élites ne parlent plus que d'économie.Contrairement aux États-Unis dont le dollar sert d'étalon monétaire et qui s'abreuvent en liquidités auprès de la Réserve fédérale, les pays de la zone euro ne bénéficient pas de ce privilège. Les statuts de la Banque centrale européenne (BCE) interdisent le financement direct des États par eux-mêmes depuis la loi du 3 janvier 1973. Cette loi oblige la France (et les États européens depuis les traités de Maastricht et de Lisbonne) à emprunter non plus à leurs banques centrales, mais aux banques d'affaires, les endettant ainsi auprès des banques et institutions financières privées et de leurs actionnaires. La crise financière que nous vivons aujourd'hui n'est donc pas le résultat d'une calamité naturelle, mais découle des choix qu'ont fait les États de ne pas battre monnaie eux-mêmes et d'avoir concédé ce privilège régalien aux banques. Lorsque, entre 2007 et 2009, l'Europe se mobilise pour «sauver les banques», elle emprunte pour un montant total de 1 200 milliards d'euros en engagements et en garanties diverses auprès d'investisseurs institutionnels tels que les fonds de pension, les compagnies d'assurance et les banques privées. Ces dernières, qui réalisent d'énormes profits, sont ainsi «aidées» quoique les conséquences de leur démesure aient impacté les peuples une première fois en 2008. Depuis, les États européens avancent à découvert sous le tir croisé des spéculateurs des marchés financiers, de la Commission européenne et du FMI.Les théoriciens néolibéraux qui se réfèrent continuellement à l'esprit des Lumières se réclament d'un idéal usurpé: leur action défigure le patrimoine de la pensée humaniste en légitimant une économie de rente, de gaspillage, de spéculation et de corruption dans des proportions jusqu'alors inégalées. En favorisant la croissance des inégalités, ils ont créé une doctrine plus dangereuse et triviale, que le marxisme le plus dévoyé. Les prêts anciens étant en partie couverts par de nouveaux emprunts, la dette ne cesse de croître malgré les remboursements... Toutefois, si les banques exigent un taux de rémunération prenant en compte un «risque de défaut», ne serait-il pas cohérent de leur faire supporter une dette aussi odieuse qu'illégitime, dès lors que ces «défauts» se produisent? Au lieu de cela, la dette grecque a été effacée à hauteur de 73 %, en appelant une fois de plus les peuples à contribution grâce à l'artifice du Fonds européen de solidarité financière (FESF ou futur Mécanisme européen de stabilité, mes).

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EAN
9782749216485
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