Le pouvoir de l'oubliée : la perception au cinéma. Un essai à caractère philosophique

Cet essai à caractère philosophique met l'accent sur le travail de la perception et de la pensée qui est assorti (comme ce qui en sort et y revient) à l'écriture filmique. C'est dire que la production du sens et sa réception sont envisagées depuis l'image ou le cinéma argentique et numérique. L'ouvrage comprend deux carnets. Dans le premier, certains concepts de Freud (le bloc magique), Derrida (la trace), Bergson (la matière et la mémoire) et Deleuze (l'image-mouvement et l'image-temps) sont examinés, de même que des études qui ont, entre autres, porté sur le cinéma des premiers temps et L'Homme à la caméra de Vertov. L'auteure profite de la variété de ces concepts et des approches qu'ils induisent afin de retracer l'origine du sens ou le travail de la perception et de la pensée au cinéma. Dans le second carnet, l'auteure aborde l'étude des récits documentaire ou de fiction dans une perspective éthique. Elle mobilise des travaux de Paul Ricoeur, dont ceux qui ont pertinemment trait à l'identité narrative. Des films mettant notamment en scène le personnage d'Hannibal Lecter servent de "laboratoires éthiques" (selon l'expression du chercheur) dans lesquels même la violence extrême trouve son efficace. Lucie Roy invite le lecteur à se pencher sur la matérialité de l'écriture filmique ou l'ouvragement auquel le support filmique est soumis.