La communauté des citoyens. Sur l'idée moderne de la nation
Schnapper Dominique
GALLIMARD
Résumé :
Nous vivons le temps des paradoxes. Partout se propage la contamination du nationalisme, partout s'observe l'affaiblissement de la nation. La nation est aujourd'hui doublement atteinte à l'extérieur, par les limitations de sa souveraineté que tracent l'internationalisation des échanges et l'interdépendance des économies ; à l'intérieur, par l'idéologie productiviste qui exalte l'individu et ses intérêts mais ignore le citoyen et ses idéaux. Car la nation moderne est un projet politique singulier. Née au XVIIIe siècle en Angleterre, aux Etats-Unis et en France, elle a pour fonction première d'intégrer également chacun à la vie d'une communauté politique et de défendre celle-ci sur la scène internationale. La nation se veut une communauté idéale de citoyens ; elle ne connaît que des égaux et ignore résolument les particularités ethniques, régionales, culturelles, linguistiques, religieuses de chacun. Plus rien ne distingue entre eux les membres de la nation moderne, sinon une langue, une histoire, une volonté de vivre ensemble qui leur ont été inculquées afin de les distinguer collectivement, à la face du monde, des autres nations. Ainsi, la nation moderne est historiquement indissociable de la démocratie et essentiellement opposée au nationalisme. Lequel ne peut vivre que de l'enfermement de chacun dans des particularismes exacerbés. Il n'y a pas de nation par droit du sol ou de nation par droit du sang, vue de l'esprit qui vient buter sur l'unicité de la citoyenneté. La sociologie, tout attachée à mettre en lumière la réalité contrastée des liens sociaux, n'a, depuis longtemps, plus prêté attention à la nation, communauté politique idéelle. De la redécouverte de la nation comme cadre de vie premier, à laquelle nous convie courageusement Dominique Schnapper, nos lendemains diront s'il s'agit d'un chant du cygne. Quel avenir, en effet, pour une communauté de citoyens, quand les uns se réclament de leurs particularismes ethniques ou de leur identité religieuse, quand les autres confondent leurs devoirs de citoyens avec leurs droits de consommateurs ?
Nous vivons le temps des paradoxes. Partout se propage la contamination du nationalisme, partout s'observe l'affaiblissement de la nation. La nation est aujourd'hui doublement atteinte à l'extérieur, par les limitations de sa souveraineté que tracent l'internationalisation des échanges et l'interdépendance des économies ; à l'intérieur, par l'idéologie productiviste qui exalte l'individu et ses intérêts mais ignore le citoyen et ses idéaux. Car la nation moderne est un projet politique singulier. Née au XVIIIe siècle en Angleterre, aux Etats-Unis et en France, elle a pour fonction première d'intégrer également chacun à la vie d'une communauté politique et de défendre celle-ci sur la scène internationale. La nation se veut une communauté idéale de citoyens ; elle ne connaît que des égaux et ignore résolument les particularités ethniques, régionales, culturelles, linguistiques, religieuses de chacun. Plus rien ne distingue entre eux les membres de la nation moderne, sinon une langue, une histoire, une volonté de vivre ensemble qui leur ont été inculquées afin de les distinguer collectivement, à la face du monde, des autres nations. Ainsi, la nation moderne est historiquement indissociable de la démocratie et essentiellement opposée au nationalisme. Lequel ne peut vivre que de l'enfermement de chacun dans des particularismes exacerbés. Il n'y a pas de nation par droit du sol ou de nation par droit du sang, vue de l'esprit qui vient buter sur l'unicité de la citoyenneté. La sociologie, tout attachée à mettre en lumière la réalité contrastée des liens sociaux, n'a, depuis longtemps, plus prêté attention à la nation, communauté politique idéelle. De la redécouverte de la nation comme cadre de vie premier, à laquelle nous convie courageusement Dominique Schnapper, nos lendemains diront s'il s'agit d'un chant du cygne. Quel avenir, en effet, pour une communauté de citoyens, quand les uns se réclament de leurs particularismes ethniques ou de leur identité religieuse, quand les autres confondent leurs devoirs de citoyens avec leurs droits de consommateurs ?
19,40 €
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EAN
9782070738847
Caractéristiques
EAN | 9782070738847 |
---|---|
Titre | La communauté des citoyens. Sur l'idée moderne de la nation |
Auteur | Schnapper Dominique |
Editeur | GALLIMARD |
Largeur | 141mm |
Poids | 275gr |
Date de parution | 01/09/1991 |
Nombre de pages | 228 |
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