Tour fut fait avec mesure, nombre et poids. Une histoire des nombres et de la géométrie et leurs inc

Vauthier Jacques

ESKA







Extrait

D'où viennent les nombres ? Les nombres sont apparus avant les lettres pour des raisons évidentes. Les premiers élevages de moutons puis de chèvres sont attestés en Irak du Nord au moment de ce que l'on a appelé la «révolution du néolithique» vers 8000 avant J.-C. L'élevage du porc et du boeuf est présent sur le site de Nea Nikomedia en 6200 avant J.-C. tandis que les objets en poterie et les bijoux se multiplient. On peut imaginer que, pour simplement être sûr du nombre de bêtes ou pour faire du troc, les éleveurs avaient établi une numération qui pouvait s'articuler sur leurs doigts. La main a été de tous temps un moyen de dénombrement très efficace, et tous les peuples y ont eu recours à un moment ou un autre de leur histoire. Certains pensent, par exemple, que les fameuses mains aux doigts repliées de la grotte Cosquer et dans d'autres lieux seraient des indications de représentations de nombres voire de calculs. Par des méthodes ingénieuses, utilisés en Russie, en Inde ou en Turquie, on peut effectuer des multiplications grâce à ses dix doigts, et les Chinois avaient même mis au point un système extrêmement astucieux pour compter jusqu'à cent mille sur une main, et jusqu'à dix milliards sur les deux ! Mais la représentation symbolique des nombres sous forme de dessins autres que des bâtons verticaux ou horizontaux et l'élaboration d'opérations sur ces symboles demanda du temps. Depuis bien longtemps, les hommes ont utilisé des moyens détournés pour se représenter les nombres et les quantités. Ainsi, aux alentours du cinquième millénaire, en Abyssinie, on raconte que les chefs militaires avaient une manière particulière de compter les soldats tombés au combat. Avant la bataille, on demandait à chaque soldat de déposer un caillou sur un tas. Après les combats, les survivants venaient reprendre un caillou du tas constitué précédemment. En évaluant le tas de pierres restantes, on pouvait connaître le nombre de guerriers tués ou disparus durant la bataille. Le dénombrement pouvait se révéler fastidieux et on introduisit des pierres qui tenaient le rôle de plusieurs d'entre elles : par exemple une grosse pierre représentait soixante petites pierres. On sait que le nombre 60 était un nombre magique qui continue à être bien présent dans la vie de tous les jours avec les 60 secondes dans une minute et 60 minutes dans une heure ! Les calculs se trouvaient simplifiés mais la lourdeur des cailloux et surtout de leur utilisation rirent qu'à Elam et en Mésopotamie, on a commencé à résoudre ce problème, en utilisant des boules de glaise que l'on creusait avec le pouce et dans le creux ainsi formé, on y logeait des «calculi» : des bâtonnets qui valent 1, des billes qui valent 10, des cylindres qui valent 100, des cônes qui valent 300. Ces boules étaient ensuite cuites et pour voir ce qu'elles contenaient on les brisait comme on le fait avec les petits cochons roses qui renferment nos économies. Mais pour gagner du temps, on finit par écrire le contenu sur la boule et il n'était plus nécessaire de les casser pour avoir la valeur de la transaction. La symbolique des nombres apparaissait et il ne fallait plus qu'un pas pour que ce soit des symboles qui les représentaient sur de la terre glaise, sur des tablettes qui vinrent remplacer ces objets toujours encombrants. (...)



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EAN
9782747218856
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