Trahir et venger. Paradoxes des récits de transfuges de classe
Description :
Les récits de transfuges de classe ? c'est-à-dire des personnes ayant connu une forte mobilité sociale, souvent ascendante ? se sont multipliés ces dernières années, dans des domaines divers (littéraire, sociologique, politique, médiatique) et sur des supports variés (livres, journaux, réseaux sociaux). Comment expliquer un tel succès ? C'est que le récit de transfuge traite aussi bien d'enjeux collectifs (la place des classes populaires, les injustices et les possibilités de réparations sociales) que d'enjeux personnels (le parcours de vie singulier, l'identité fractionnée, l'acceptation de soi), dans une perspective souvent présentée comme politique.
Peut-on à la fois trahir les siens, en changeant de classe, en adoptant d'autres valeurs, voire une autre identité, tout en prétendant les venger, en leur offrant un espace de représentation, en leur rendant une parole publique dont ils et elles sont privées ? Tel est le principal paradoxe du discours de transfuge qui prétend porter une parole populaire mais qui peut être accusé de la confisquer.
En adoptant les outils de l'analyse du discours, ce livre interroge les ambitions du récit de transfuge de classe. Est-il un contre-récit, qui s'oppose aux récits dominants, ou bien est-il devenu, malgré lui, un récit mythique, récupéré par le storytelling médiatique et politique libéral ?
Table des matières :
Nota bene
Remerciements
Introduction
Les " vrais " et les " faux " transfuges
Que devient la " classe " dans ces récits ?
Pour une analyse sociostylistique du récit
1. Récits subjectifs contre catégorisations scientifiques ?
Comment évaluer la mobilité sociale ?
L'intime est-il (vraiment, toujours) politique ?
Difficultés critiques, malaises politiques ?
Éviter les mythologies : la littérature " pure " contre le storytelling
Des discours en réseaux
2. Du traitre au vengeur ? Histoire de l'expression " transfuge de classe "
Les expressions de la mobilité sociale depuis le 19e siècle
Naissance et construction théorique de l'expression
" Transfuge de classe ", " transclasse " ou " migrant de classe " ?
Corriger ou retourner le stigmate de transfuge ?
3. Transfuges partout ? Extension du domaine des récits
La constitution d'un canon
La multiplication des récits de transfuges de classe depuis les années 2010
Relectures ou anachronismes ?
L'arnaque Rastignac et autres contresens
Une catégorie médiatique
Jouer le jeu médiatique ?
Un prêt-à-penser médiatique ?
4. Modèles, recettes et subversions du récit de transfuge de classe
Invariants narratifs et thématiques
La focalisation sur l'individu
Échapper à l'héroïsation ?
L'école et l'enjeu méritocratique
Récits de transfuges méritocratiques...
... et anti-méritocratiques
Limites politiques d'une vision centrée sur l'école
Honte et violence symbolique
Dépasser la honte
Résilience et hybridité identitaire
5. Langue dominée et langue dominante : vers un style de transfuge ?
La diglossie, ou la coexistence de langues hiérarchisées
Représenter la langue populaire
Créer une langue de transfuge ?
Paradoxes du style
Être héritier littéraire et écrivain transfuge ?
6. Des récits politiques ? Pouvoir dire " nous "
De quoi les transfuges de classe sont-ils exemplaires ?
Le paradoxe du ou de la transfuge modèle
Le ou la transfuge comme porte-parole ?
Parler des autres : " je " et " eux "
Parler à la place de l'autre ?
Vers un " nous " ? mais lequel ?
Récit ou réclame politique ?
Conclusion
Trahison ou restitution ?
Limites politiques, limites sociologiques
Avenirs des récits de transfuges
Notes.
Notice biographique :
Laélia Véron est maitresse de conférences à l'université d'Orléans en stylistique et langue françaises. Elle travaille sur les liens entre langage et pouvoir. Elle est notamment la coautrice, avec Maria Candea, de l'ouvrage Le français est à nous ! (La Découverte/Poche, 2021). Elle est également chroniqueuse sur France Inter et enseignante en milieu carcéral.
Karine Abiven est maitresse de conférences en langue française et analyse du discours à Sorbonne Université et membre de l'Institut universitaire de France. Spécialiste du récit, elle travaille sur les cultures narratives, ainsi que les écrits et chansons politiques d'Ancien Régime.
Les récits de transfuges de classe ? c'est-à-dire des personnes ayant connu une forte mobilité sociale, souvent ascendante ? se sont multipliés ces dernières années, dans des domaines divers (littéraire, sociologique, politique, médiatique) et sur des supports variés (livres, journaux, réseaux sociaux). Comment expliquer un tel succès ? C'est que le récit de transfuge traite aussi bien d'enjeux collectifs (la place des classes populaires, les injustices et les possibilités de réparations sociales) que d'enjeux personnels (le parcours de vie singulier, l'identité fractionnée, l'acceptation de soi), dans une perspective souvent présentée comme politique.
Peut-on à la fois trahir les siens, en changeant de classe, en adoptant d'autres valeurs, voire une autre identité, tout en prétendant les venger, en leur offrant un espace de représentation, en leur rendant une parole publique dont ils et elles sont privées ? Tel est le principal paradoxe du discours de transfuge qui prétend porter une parole populaire mais qui peut être accusé de la confisquer.
En adoptant les outils de l'analyse du discours, ce livre interroge les ambitions du récit de transfuge de classe. Est-il un contre-récit, qui s'oppose aux récits dominants, ou bien est-il devenu, malgré lui, un récit mythique, récupéré par le storytelling médiatique et politique libéral ?
Table des matières :
Nota bene
Remerciements
Introduction
Les " vrais " et les " faux " transfuges
Que devient la " classe " dans ces récits ?
Pour une analyse sociostylistique du récit
1. Récits subjectifs contre catégorisations scientifiques ?
Comment évaluer la mobilité sociale ?
L'intime est-il (vraiment, toujours) politique ?
Difficultés critiques, malaises politiques ?
Éviter les mythologies : la littérature " pure " contre le storytelling
Des discours en réseaux
2. Du traitre au vengeur ? Histoire de l'expression " transfuge de classe "
Les expressions de la mobilité sociale depuis le 19e siècle
Naissance et construction théorique de l'expression
" Transfuge de classe ", " transclasse " ou " migrant de classe " ?
Corriger ou retourner le stigmate de transfuge ?
3. Transfuges partout ? Extension du domaine des récits
La constitution d'un canon
La multiplication des récits de transfuges de classe depuis les années 2010
Relectures ou anachronismes ?
L'arnaque Rastignac et autres contresens
Une catégorie médiatique
Jouer le jeu médiatique ?
Un prêt-à-penser médiatique ?
4. Modèles, recettes et subversions du récit de transfuge de classe
Invariants narratifs et thématiques
La focalisation sur l'individu
Échapper à l'héroïsation ?
L'école et l'enjeu méritocratique
Récits de transfuges méritocratiques...
... et anti-méritocratiques
Limites politiques d'une vision centrée sur l'école
Honte et violence symbolique
Dépasser la honte
Résilience et hybridité identitaire
5. Langue dominée et langue dominante : vers un style de transfuge ?
La diglossie, ou la coexistence de langues hiérarchisées
Représenter la langue populaire
Créer une langue de transfuge ?
Paradoxes du style
Être héritier littéraire et écrivain transfuge ?
6. Des récits politiques ? Pouvoir dire " nous "
De quoi les transfuges de classe sont-ils exemplaires ?
Le paradoxe du ou de la transfuge modèle
Le ou la transfuge comme porte-parole ?
Parler des autres : " je " et " eux "
Parler à la place de l'autre ?
Vers un " nous " ? mais lequel ?
Récit ou réclame politique ?
Conclusion
Trahison ou restitution ?
Limites politiques, limites sociologiques
Avenirs des récits de transfuges
Notes.
Notice biographique :
Laélia Véron est maitresse de conférences à l'université d'Orléans en stylistique et langue françaises. Elle travaille sur les liens entre langage et pouvoir. Elle est notamment la coautrice, avec Maria Candea, de l'ouvrage Le français est à nous ! (La Découverte/Poche, 2021). Elle est également chroniqueuse sur France Inter et enseignante en milieu carcéral.
Karine Abiven est maitresse de conférences en langue française et analyse du discours à Sorbonne Université et membre de l'Institut universitaire de France. Spécialiste du récit, elle travaille sur les cultures narratives, ainsi que les écrits et chansons politiques d'Ancien Régime.
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EAN
9782348082610
Caractéristiques
EAN | 9782348082610 |
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Titre | Trahir et venger. Paradoxes des récits de transfuges de classe |
Auteur | Véron Laélia - Abiven Karine |
Editeur | LA DECOUVERTE |
Largeur | 143mm |
Poids | 290gr |
Date de parution | 04/04/2024 |
Nombre de pages | 240 |
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